vendredi 20 septembre 2013

Deux ans de prison ferme pour la policière, six ans pour son amant

Deux ans d’emprisonnement ferme ont été prononcés à l’encontre de Rachida Benali, 38 ans, la nuit dernière, vers 2 h 15.
 
 
A l’issue de 5 h 30 de délibéré, la policière de Seine-Saint-Denis a aussi appris qu’il lui était interdit, définitivement, d’exercer « toute fonction d’emploi public ». Elle a toutefois pu repartir libre du palais de justice, puisque le tribunal correctionnel du Havre n’a pas prononcé de mandat de dépôt contre elle, comme l’avait réclamé le ministère public.

« Nous allons faire appel » de la décision de justice, indiquait dès ce jeudi matin son avocat havrais, Maître Richard Fiquet, qui avait plaidé la relaxe. D’autres avocats devraient faire la même demande. Le parquet avait requis jusqu’à 10 ans de prison ferme, mercredi matin, dans le dossier de ce réseau d’approvisionnement et de revente de résine de cannabis entre la région parisienne et celle du Havre, entre 2011 et 2012.
 
Treize des quatorze prévenus sont condamnés. La peine la plus lourde concerne Sabiro Bouarfa, 34 ans, Havrais déjà condamné pour un trafic entre 2000 et 2004. Ayant reconnu avoir organisé le transport de la marchandise et son stockage chez des habitants des communes de Pont-Audemer et d’Hermeville, il écope de 8 ans ferme et d’une amende de 50 000 euros. Même amende, mais 6 années d’emprisonnement ferme, pour Abd El Krim Boukeraa, 39 ans, qui était l’amant de la policière lorsqu’ils ont été interpellés, en octobre 2012. Déjà connu pour une affaire de drogue, il a été cette fois relaxé pour le trafic de stupéfiants. Mais reconnu coupable d’avoir participé à une association de malfaiteurs, entre février et octobre 2012.

 Bouarfa et Boukeraa étaient en contact en 2012. Avec le projet de détourner un conteneur de parfum, mais pas pour faire commerce de drogue, ont-ils assuré. Toujours est-il que le premier, qui craignait d’être surveillé par la police lors de ses voyages, a demandé de faire vérifier l’attribution d’une plaque d’immatriculation au second. Qui était en relation intime avec la brigadière de Gagny et connaissait d’autres policiers du même commissariat. Là où deux des trois consultations de fichiers ont eu lieu, les 18 et 31 mai 2012, avec le code et le matricule d’une autre fonctionnaire. La troisième recherche a eu lieu à Bobigny, où Rachida Benali se trouvait en stage. Outre l’immatriculation, qui n’était d’ailleurs pas celle d’un véhicule de police, en raison d’une mauvaise lecture, l’informateur a visualisé les fiches de Bouarfa et d’un autre Havrais, membre du réseau de stupéfiants. « Guère de doute » que la maîtresse était l’informatrice selon l’accusation. « Supposition », a répondu la défense. Outre le détournement de données, la policière a été condamnée pour la non-justification de ressources en lien avec l’infraction d’association de malfaiteurs pour laquelle son amant était poursuivi. Elle avait nié avoir bénéficié d’argent acquis illégalement par lui, et qui lui aurait servi à voyager et à acheter bijoux et vêtements de belles marques.

 Dix des onze autres prévenus ont été condamnés. Les peines varient de 4 mois avec sursis à 5 années de prison ferme. Une prévenue, soupçonnée de complicité de transport et de détention de stupéfiants, est relaxée.

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