mardi 24 septembre 2013

Réau - Le centre pénitentiaire se transforme en musée

Des œuvres de grand musées français ont été prêtées à l'administration pénitentiaire qui propose une exposition réalisée par les détenus dans la prison de Réau.
 
Djamal présente une des 87 oeuvres de grands musées français regroupées à la prison de Réau
 
Le Louvre a son antenne à Lens, la prison de Réau est quant à elle une antenne provisoire des musées Picasso, Guimet, du Quai Branly ou encore du Museum d’histoire naturelle de Paris. Initiative unique en France, ces musées ont prêté près de 90 œuvres au centre pénitentiaire du sud-francilien qui propose une exposition intitulée Le Voyage -organisé par la Réunion des musées nationaux, Grand Palais – jusqu’au mois de novembre. Neuf détenus de la prison de Réau ont ainsi choisi le thème, sélectionné les oeuvres et travaillé sur leur histoire pour créer un vrai musée à l’intérieur de la prison.

En dehors  de quelques photographies, toutes les œuvres figurant dans l’exposition sont des originaux de grand maîtres comme Picasso ou Karl Ernst Papf. Au total, l’exposition regroupe 87 œuvres qui ont été soigneusement choisies par les détenus : des peintures, des sculptures en passant par les estampes ou encore des objets d’art. Un espace de près de 100 m2 a ainsi été aménagé pour accueillir les œuvres. “On a tous une vision différente de l’art, explique Jamal, l’un des commissaire-détenus de l’exposition. On a appris beaucoup de chose sur l’art grâce à ce travail. On est en prison mais on a envie d’en sortir, d’extérioriser et de voyager d’où le titre de l’exposition.

“L’impression de ne plus être en prison”

La genèse du projet remonte à il y a près d’un an.”C’est l’aboutissement d’un travail qui avait été imaginé par Pascal Vion, mon prédecesseur, souligne Nadine Picquet, la directrice du centre pénitentiaire du sud-francilien.  Et d’ajouter : “Quand on se promène dans les salles on a l’impression de ne plus être en prison. Pour les détenus, cela permet de montrer que l’art n’est pas réservé aux élites et peut leur apporter une vraie connaissance d’eux-mêmes tout en réalisant un travail de groupe et qui s’inscrit dans la durée.”
 
Abdelhalim présente une  des vitrines de l'expositionAbdelhalim présente une des vitrines de l'exposition
 
Du choix des œuvres, en passant par leur disposition dans la salle ou encore les informations afin de transmettre leur connaissances. Les détenus se sont largement impliqués dans ce projet. “On a tout fait de A à Z, sourit Abdelhalim, 41 ans. On veut essayer de faire comprendre aux autres détenus qu’on a tous un potentiel, qu’il faut le développer, le partager. Sur un plan personnel, je me suis compris moi-même, c’est valorisant de relever un défi.” Et Abdelmalek de conclure : “le résultat est bluffant : on a l’impression d’être dehors.” L’exposition n’est malheureusement visible que par les détenus, les surveillants pénitentiaires et leur familles et n’est pas ouverte au grand public. Une bande dessinée retraçant l’histoire de ce projet sera toutefois disponible au public à partir du 9 octobre.
 

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