mercredi 25 septembre 2013

Toul - Viols au parloir: le verdict attendu aux assises du Bas-Rhin

La Cour d'assises du Bas-Rhin doit rendre ce mercredi son verdict contre la mère et le beau-père d'un petit garçon de 4 ans, accusés de l'avoir violé à plusieurs reprises, notamment au parloir d'une prison.
 
La salle d'audience de la cour d'assises du Bas-Rhin, le 5 avril 2007
 
Les accusés, qui ont reconnu à la barre les viols et les agressions sexuelles, dont certaines ont été enregistrées grâce à un téléphone portable et dont des extraits ont été présentés mardi aux jurés, encourent chacun une peine de 20 ans de prison.

"Nous nous attendons à un verdict très lourd de la part des jurés qui ont été visiblement impressionnés par les vidéos, mais les responsabilités de chacun doivent être justement appréciées", a déclaré Me Matthieu Airoldi, l'avocat de Lionel Barthélémy.
 
Cet homme de 31 ans à la tête rasée et au regard fixe derrière d'étroites lunettes est décrit par les experts psychiatres comme violent à tendances schizophrènes. Quand il a violé l'enfant en février 2010 lors d'une visite au parloir à la prison de Toul où il purgeait une peine de trois ans pour des violences sur son ex-compagne, c'était pour "faire comme" la mère de l'enfant, a-t-il affirmé.
 
Il a également reconnu avoir demandé à Sabrina B. de filmer des scènes de viols sur son fils alors qu'il était détenu, "dans le but d'avoir des preuves et de la dénoncer par la suite", selon son avocat.
 
Cette jeune femme de 25 ans, plutôt petite et rondelette, a elle aussi reconnu s'être régulièrement livrée à des actes sexuels sur son fils, entre 2009 et 2010.
 
Au parloir de la prison de Toul, M. Barthélémy aurait bénéficié de l'aide de Sabrina, alors enceinte de six mois, pour accomplir son geste. Selon les résultats de l'information judiciaire, elle aurait fait mettre son fils à genoux sur une chaise, avant de lui bander les yeux avec une écharpe et de le maintenir pendant que son beau-père le violait.
 
D'après l'un de ses avocats, Me Dominique Bergmann, elle aurait toujours agi sur les instructions données par son compagnon depuis sa cellule à partir d'un téléphone portable.
 
Un drame passé inaperçu au parloir
 
"La peine requise sera certainement très lourde, mais sans Mme B., qui s'est rendue volontairement aux gendarmes, on ne sait pas ce jusqu'où cela aurait pu aller", a déclaré son second avocat, Me Marie Elgard.
 
Les surveillants de la prison n'avaient apparemment même pas remarqué les faits. Selon des éléments de l'enquête, des sacs poubelle obstruaient la porte vitrée du parloir de cette prison où, comme dans d'autres établissements pénitentiaires, une certaine tolérance est acceptée pendant les visites conjugales.
 
"L'un n'est pas moins responsable que l'autre : une espèce de fusion dans ce couple a amené les deux accusés à un accord, exprès ou tacite, pour perpétrer des actes absolument horribles", selon l'avocat de la partie civile, Me Yannick Pheulpin, représentant le jeune garçon aujourd'hui âgé de huit ans et placé en foyer.
 
L'expertise psychiatrique des deux mis en cause sera encore présentée mercredi avant le début des plaidoiries.
 
Les deux accusés sont poursuivis pour viols, actes de pénétration, complicité de viol et agressions sexuelles sur mineur de moins de 15 ans par ascendant.

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