mercredi 15 janvier 2014

La sécurité des prisons françaises fait débat

Une prise d'otages à Toul. Une manifestation de surveillants à Rennes. Le climat se crispe dans certains établissements. Le ministère de la Justice met en place un plan de sécurité.
photo la sécurité des prisons françaises fait débat
 
 
L'insécurité règne-t-elle dans les prisons françaises ? La réforme de la loi pénitentiaire, en 2009, qui a mis fin aux fouilles corporelles systématiques, a-t-elle « donné le pouvoir aux détenus », comme le prétendent certains syndicats ?
Ces dernières semaines, plusieurs agressions ont mis à vif les nerfs des personnels pénitentiaires. Dans la nuit de lundi à mardi, à Toul (Meurthe-et-Moselle), un détenu, armé d'une brosse à dents qu'il avait taillée en pointe, a retenu durant près de six heures une psychologue. Il réclamait son transfert en Alsace, sa région d'origine. La prise d'otages s'est achevée sans effusion.

À Condé-sur-Sarthe (Orne), après plusieurs agressions, le directeur du centre pénitentiaire était reçu, hier, au ministère de la Justice. Un an après l'ouverture de cette prison, présentée comme la plus sécurisée de France, un nouveau projet d'établissement doit être présenté dans les prochains jours et la formation du personnel sera renforcée. Cette prison accueille des détenus ayant eu des problèmes de comportement.

33 millions d'euros investis

« Il n'y a pas eu plus d'incidents en 2013 que les années passées », dédramatise-t-on au ministère de la Justice : sept prises d'otages, soit autant qu'en 2011 et, au cours de ces cinq dernières années, environ 4 000 faits de violences (de la bousculade aux agressions) par an.

Surtout, la Chancellerie mise sur son plan de sécurité, lancé en juin, pour apaiser les tensions. D'ici à la fin de l'année, 33 millions d'euros auront été investis. Des dispositifs empêchant que des proches de détenus leur lancent, par-dessus l'enceinte, des téléphones portables, de la drogue..., vont être aménagés dans les trente-cinq prisons les plus soumises à ces projections. Près de 300 portiques métalliques seront installés à la sortie des ateliers, des parloirs, des promenades. Des scanners corporels équiperont les établissements hébergeant des détenus sensibles...

Mais les fouilles corporelles systématiques ne seront pas de nouveau autorisées. « C'est contraire à la jurisprudence européenne, et ce n'est pas la panacée. Lorsque ces fouilles existaient, des objets interdits circulaient tout de même », indique-t-on au ministère.
Source: Ouest-france

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