samedi 4 janvier 2014

Lavaur - Climat de violence depuis lundi à la prison pour mineurs

Les trois mineurs qui ont agressé les surveillants entre le 30 décembre et le 2 janvier et provoqué des départs de feu (voir article ci-dessous) expliquent leurs actes de violences par leur volonté de changer d’établissement pénitentiaire.
 
La situation est de plus en plus tendue au sein du centre pénitentiaire pour mineurs./Photo DDM, archives T.B.
 
La direction interrégionale des services pénitentiaires de Toulouse dispose en effet de trois unités pour les mineurs détenus : l’EPM de Lavaur, et les quartiers pour mineurs dans les prisons de Perpignan et de Montpellier. Selon les surveillants, depuis un mois et demi, quelques jeunes prisonniers ont pris la fâcheuse habitude de vouloir choisir leur lieu de détention. L’agression d’un gardien entraînant quasi automatiquement le transfert de l’auteur vers un autre établissement pénitentiaire. «L’UFAP UNSa Justice demande des transferts ciblés pour les agresseurs et les meneurs.» En clair, ce syndicat exige des mesures d’éloignement vers Bordeaux : «Si l’administration accède aux exigences des mineurs détenus, les agressions vont se multiplier.»
Hier soir, à 18 heures, après 4 jours d’agitation, le climat était revenu à la normale dans la prison vauréenne où sont détenus actuellement une quarantaine de mineurs. Si le week-end se passe sans incident, les activités devraient reprendre normalement dès lundi. Un des agresseurs a déjà rejoint le quartier pour mineurs de Montpellier alors qu’il désirait être emprisonné à Perpignan. Ce jeune avait dans un premier temps été emprisonné à Lavaur avant d’être conduit en cellule à Perpignan. Il avait profité d’une permission de sortie pour s’évanouir dans la nature. Arrêté à Toulouse, il avait été reconduit à la case départ : Lavaur. Les deux autres agresseurs sont toujours dans le quartier disciplinaires de l’EMP de Lavaur. Ils seront fixés sur leur destination en début de semaine. Le syndicat UFAP UNSa Justice réclame un profilage des détenus accueillis dans les EPM. «Il serait souhaitable également que les milliers d’euros de dégâts de ces casseurs soient à leur charge et non à celle du contribuable», ajoute un des responsables syndicaux de l’établissement.

6 surveillants blessés entre le 30 décembre et le 2 janvier

Les personnels pénitentiaires de la prison de Lavaur viennent de vivre des jours difficiles. Certains se souviendront longtemps de ce passage à la nouvelle année: 6 agents agressés entre le 30 décembre et le 2 janvier. Le 30 décembre, un surveillant est pris à partie par un détenu et sur l’intervention, 3 autres agents sont blessés dont un, finira aux urgences du centre hospitalier. Le 31 décembre, de très nombreux départs de feux ont lieu dans l’établissement à partir de 21 h 30. «Départs de feux de cellules, de feux dans les unités de vie, et même départs de feux d’entre deux cellules faisant exploser au passage compteurs électriques et répartiteur TV», indique dans un communiqué le syndicat UFAP/UNSa Justice. Selon les syndicalistes, ces incendies ont provoqué de graves avaries électriques en mettant hors-service les ouvertures de plusieurs unités de vie et laissé un long moment les agents sans moyen de communication, privant enfin toute la détention de TV, même pour les unités les plus calmes. Insultés, menacés de mort et arrosés d’urine, un réveillon houleux pour les surveillants. Le Jour de l’An, à l’intérieur de la prison, la situation était toujours tendue : «De nombreuses unités ne s’ouvrant que manuellement, c’est en mode dégradé et avec un service minimum que les personnels, au prix d’une très forte solidarité ont dû gérer cette journée. La population pénale s’est amusée une fois de plus à regarder les personnels trimer» souligne l’UFAP/UNSa Justice. Le même jour, à 17 h, un mineur agresse 2 agents qui seront évacués sur les urgences : au bilan 5 jours d’ITT chacun et 20 jours d’arrêts pour le plus atteint (fracture du nez). Le 2 janvier, nouvelle agression sur un surveillant. Enfin, mercredi soir, à 22 h 30, les ERIS (équipe régionale d’intervention et de sécurité) étaient sur place pour épauler le service de nuit. L’ERIS Toulouse devrait rester sur le site plusieurs jours.

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