dimanche 19 janvier 2014

Le Port - Bagarres, colis clandestins : Les surveillants craignent "l’implosion"

David Calogine, secrétaire général du syndicat Ufap-Unsa Justice, parle d’"explosion imminente". L’objet de son inquiétude ? Les épisodes répétés de violences au niveau du "quartier haut" du centre de détention du Port.
 
 
Le site se distingue du "quartier bas", par l’absence de cellules. Les détenus, qui sont théoriquement sélectionnés en fonction de leur profil, vivent dans des maisonnettes entre lesquelles ils sont "libres" de se déplacer. C’est le Centre de détention à responsabilité (CDR). Un beau projet qui a fait ses preuves. Mais voilà, depuis plusieurs jours, les surveillants de prison sont pour ainsi dire dépassés. Et n’ont pas l’impression d’être écoutés par leur hiérarchie.
David Calogine revient ainsi sur les derniers problèmes constatés au CDR. "Samedi dernier, on a été obligé d’extraire quelqu’un qui se faisait tabasser par ses codétenus, raconte le responsable syndical. Il a été transféré dans le quartier bas, mais on l’a ensuite fait revenir et il s’est à nouveau fait agresser dans la nuit de jeudi".

Des colis de drogue et d’alcool

Dans la même soirée, un autre détenu du bâtiment a lui été conduit aux urgences pour les mêmes raisons... L’après-midi, les surveillants ont dû poursuivre un détenu dans la cour après que celui-ci a menacé un de leurs collègues. "Tout ça, c’est lié aux jets de colis, explique David Calogine. Les détenus reçoivent des produits stupéfiants et de l’alcool, et les bagarres se multiplient entre clans".
La configuration du site du Port favorise l’envoi de colis au-dessus des barbelés, quasiment en toute impunité. Mais le syndicaliste pointe aussi du doigt sa direction. "Ce que nous déplorons, c’est qu’on fait monter de plus en plus de détenus dans le quartier haut. Or, la structure du CDR n’est pas adaptée à une certaine frange de la population carcérale. Mais aujourd’hui, on est plus dans de la gestion de flux que dans de la gestion de détention". Hier, le directeur de la prison du Port n’était pas joignable par téléphone.

L’Ufap-Unsa ainsi que les autres syndicats de prison auront néanmoins l’occasion de faire entendre leur voix dans les jours prochains. Les esprits les moins candides penseront difficilement au "hasard qui fait bien les choses". Laurent Ridel, le directeur interrégional des prisons d’Outre-mer, est en effet attendu à Mayotte, demain, puis à la Réunion, en fin de semaine. L’image des centres pénitentiaires de l’île est en tout cas bien écornée, entre ces derniers incidents et les récentes affaires d’appels téléphoniques passés depuis des cellules, à Domenjod comme au Port.
 

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