jeudi 27 février 2014

Amiens - Le faux blessé s'évade de l'hôpital

Un détenu s’est fait la belle, lundi soir, de la maison d’arrêt d’Amiens après un transfert médical à l’hôpital pour un pied blessé sûrement imaginaire.

Le détenu a prétexté une envie pressante pour s’évader.(Photo d’archives)

Lundi, un détenu de la maison d’arrêt d’Amiens se plaint de souffrances au niveau d’un pied. En début de soirée, les services de SOS médecins sont prévenus et confirment que les douleurs sont bien réelles. À ce moment-là, on évoque une entorse ou une fracture au niveau du pied. Mais pour en avoir la certitude, le médecin décide de transférer le détenu, âgé de 28 ans, au centre hospitalier. Deux agents pénitentiaires procèdent à l’extraction médicale et le conduisent à l’hôpital nord. L’homme est menotté et juste avant d’être ausculté, il prétexte une envie pressante pour aller aux toilettes.

Il escalade un muret

Selon nos informations, la menotte qui l’attachait au lit lui a été retirée. En toute confiance du fait qu’il souffre à un pied. C’est alors qu’il a bousculé violemment les deux agents et qu’il a pris la fuite en courant. Signe très certainement que son mal de pied était imaginaire. Un des agents a tenté de le rattraper, mais le détenu avait des forces et il est même parvenu à escalader un muret. Puis plus aucune trace de lui.

Cet individu originaire des Hauts-de-Seine était activement recherché, mercredi 26 février, par les services de police. La direction pénitentiaire de la maison d’arrêt d’Amiens se refusait à tout commentaire sur cette évasion. Elle ne dira rien non plus sur l’évadé en question qui, selon nos sources, était emprisonné pour une affaire de stupéfiants.

Les représentants syndicaux des surveillants de prison étaient particulièrement marqués par cette évasion et redoutaient des sanctions pour les deux agents chargés de l’extraction. «  À chaque fois que l’on doit transporter des détenus à l’hôpital, les médecins demandent que les patients ne soient pas menottés. Parfois si on refuse, le médecin n’accepte pas de donner des soins et on retourne immédiatement à la maison d’arrêt sans que le détenu ait été ausculté  », se plaint Miguel Miewadonski, représentant local et régional de la CGT.

Ce dernier craint aussi que «  l’administration pénitentiaire se couvre en disant que c’est de la faute des agents  ». Tout comme il s’étonne que «  l’on puisse accepter des extractions médicales de nuit, alors que nous sommes encore plus en sous-effectifs et tout en sachant que ça peut attendre le lendemain matin. Mais ce n’est pas nous qui décidons, nous ne sommes pas médecins  ». Pour le représentant syndical, la maison d’arrêt d’Amiens n’est pas à l’abri d’autres évasions.

Ce type d’évasion n’est pas une première. En 2005, Farid Tir, condamné pour de multiples braquages, s’évadait de l’hôpital nord, où il devait être opéré, avec l’aide d’un commando armé. Plus récemment, il y a environ six mois, une évasion avait échoué toujours au cours d’une extraction médicale. Mais cette fois, un agent pénitentiaire avait poursuivi jusqu’au bout le détenu et avait pu l’appréhender dans le quartier nord d’Amiens. «  À cette époque, l’administration n’avait pas fait de publicité autour de cet incident. Plutôt que de féliciter l’agent qui avait procédé à l’interpellation, elle l’avait juste mis en garde par rapport aux risques qu’il avait pris  », poursuit le syndicaliste.
Lundi soir, les deux agents n’ont pas eu le temps de prendre beaucoup de risques, car le faux blessé leur a filé entre les doigts.

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