mercredi 26 février 2014

Suisse - 8 agents et 26 détenus ont été blessés à Champ-Dollon

Constantin Franziskakis, directeur de l’établissement, envisage de transformer des cellules normales en cellules fortes. Il confirme que deux rixes ont eu lieu ce matin et présente son plan d'action.
 
 
La conférence de presse, démarrée à 14h30, a duré vingt minutes montre en main. Constantin Franziskakis, le directeur de Champ-Dollon, a confirmé que deux nouvelles rixes ont eu lieu ce mardi matin. Il s’agirait des trois précédentes bagarres entre Albanais et Maghrébins dimanche et lundi. Au total, en trois jours, huit gardiens et vingt-six détenus ont été blessés; certains ont dû être hospitalisés. L’établissement est «en processus de désescalade de la violence, estime Constantin Franziskakis. La direction conserve l'autorité.» Deux axes ont été mis en place pour faire face à la situation: un axe de répression et un axe de pacification.
 
La répression consiste en des sanctions contre les détenus impliqués dans les rixes. Les enquêtes ont déjà permis d’identifier quatorze prisonniers impliqués dans celle de dimanche. Tous seront placés dans des cellules fortes. Champ-Dollon n'en compte que douze, qui peuvent chacune accueillir deux détenus, mais le directeur de l'établissement envisage de transformer des cellules normales en cellules fortes si nécessaire.

Quant à l'axe d'apaisement, il s’agit de rencontrer les détenus et de leur rappeler «la règle d’or de pacification, de tolérance et de respect mutuel» qui doit régner dans la prison. Constantin Franziskakis considère que le conflit n'est pas lié à la drogue. Le grand nombre de communautés présentes à Champ-Dollon (100 nationalités pour 850 détenus) suffirait à attiser le feu. «Il ne suffit pas de grand chose pour mettre le feu aux poudres: les détenus se tapent pour une télécommande ou un pénalty manqué», raconte-t-il. Plusieurs fois, le directeur a rendu hommage à ses troupes pour leur courage et leur action.

Dimanche et lundi, sept détenus et un gardien avaient été victimes de ces bagarres. Pierre Maudet, chef du Département de la sécurité et de l’économie (DSE), a rapidement mis sur pied un dispositif policier «avec fouille systématique». Une quinzaine de détenus ont été placés en cellule forte. Les accrochages de dimanche et lundi ont mis aux prises des détenus d'origine albanaise et maghrébine.

Trois enquêtes judiciaires ouvertes

Le Ministère public a par ailleurs ouvert trois procédures contre inconnu pour émeute. «Une pour les événements de dimanche, une autre pour ceux de lundi matin, une troisième enfin pour les bagarres de lundi après-midi», précise Henri Della Casa, porte-parole du Pouvoir judiciaire. Le premier procureur Stéphane Grodecki est chargé de l'affaire. Les investigations sont en cours pour déterminer les circonstances et les faits.

www.24heures.ch

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