vendredi 18 avril 2014

La gale a pris ses quartiers à la prison d'Angers

Depuis une dizaine d'années, l'administration ne parvient pas à éradiquer la maladie. L'an dernier, cinquante cas y ont encore été traités.
La gale à la maison d'arrêt d'Angers. Le mal est dénoncé partout. Par le sénateur maire UMP de la ville, Christophe Béchu. Par l'ancien bâtonnier Alain Fouquet. Par un détenu, devant le tribunal correctionnel d'Angers...

L'administration pénitentiaire ne parvient pas à venir à bout de cette maladie urticante, bénigne mais très contagieuse. « Le sujet n'est pas nouveau », assure le Dr Clotilde Rougé-Maillard, chef du service de médecine légale et de l'unité sanitaire de la prison.

En 2013, cette infirmerie, dépendant du CHU d'Angers, a recensé cinquante cas traités. Dans une habitation, il « suffirait » « d'évacuer les lieux durant au moins 24 heures, d'aérer et de désinfecter ». Difficile à imaginer dans une maison d'arrêt... Pour chaque malade identifié, l'administration applique un protocole scrupuleux : désinfection de la cellule, nettoyage du linge, changement de cellule, suivi médical et mise en quarantaine du détenu. Insuffisant. La gale n'est plus éradiquée depuis au moins une dizaine d'années.

Accentuée par la promiscuité

En cause, les allers et venues, avec « une recrudescence de la gale dans la population » d'Anjou, pose en préalable le médecin. Le phénomène est « accentué par la promiscuité et la surpopulation » : 483 détenus pour 243 places. Et par la vétusté des locaux datant de 1856. « Avec en plus, depuis quatre ans, des économies sur les produits d'entretien fournis aux détenus », déplore Nicolas Ruaudelle, surveillant délégué syndical CGT.

La maladie est tellement installée qu'elle n'émeut plus grand monde. À l'Agence régionale de santé, on passe à côté du sujet : « La cellule de veille n'a pas reçu de signalement », assure-t-on. La préfecture du Maine-et-Loire ne l'a même pas évoquée lors du dernier conseil annuel d'évaluation de la maison d'arrêt.

Cette situation repose la question de l'avenir de cette vieille prison dont la fin est programmée. Sans date dans l'immédiat. Le ministère de la Justice s'interroge. Régulièrement, les détenus se plaignent des conditions de détention, avec des cafards et des rats. Lundi, le tribunal administratif de Nantes s'est penché sur la demande d'indemnisation d'un prisonnier. Le rapporteur public a conclu à la condamnation de l'État.
maville.com

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