dimanche 25 mai 2014

Affaire du "Sniper de Varces": Verdict attendu lundi

Ce vendredi 23 mai  le procureur a requis une peine de 20 ans de prison, en appel, contre Mourad Bouziane, commanditaire présumé du meurtre d'un détenu à Varces en 2008.
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Le jeune homme avait été condamné en première instance en 2013. Ses avocats ont plaidé une nouvelle fois l'acquittement.
Le procès en appel de la fameuse affaire du sniper de Varces devant les Assises du Rhône touche bientôt à sa fin. L'avocat général a requis une peine plus importante que celle adjugée en première instance : vingt ans de réclusion contre le commanditaire présumé du meurtre, Mourad Bouziane, alors que celui-ci avait été condamné à 15 ans de réclusion en janvier 2013 à Lyon.

Les faits s'étaient produits le 28 septembre 2008, sur fond de guerre des gangs. Sghaïr Lamiri avait été abattu dans la cour de promenade de la maison d'arrêt de Varces, depuis les collines avoisinantes. Quelques minutes après cette exécution spectaculaire, une "première en Europe" selon le parquet, Marcel Egea, 61 ans, avait été arrêté au pied de la colline, en possession d'un fusil de chasse à lunette au canon encore chaud.

Ce "passionné de pêche, chasse et champignons" avait déjà été condamné à 20 ans de réclusion pour des braquages mais ne connaissait pas le détenu abattu, membre de l'un des gangs grenoblois pris dans une spirale de règlements de compte.

Les enquêteurs avaient établi des liens entre Egea et Mourad Bouziane, alors âgé de 23 ans, simple "exécutant" dans son clan. Ce dernier a fait remettre au sniper présumé, en prison, 500 euros, du cannabis et des vêtements Lacoste. Le jeune homme, qui a encore nié toute implication lors de son procès en appel, assure qu'il s'agissait d'un "soutien" au vieux détenu.

Mais l'accusation, sur la foi d'écoutes et de parloirs évoquant le "gamin" qui doit "payer", y voit le produit du crime. En défense, Me Alexandre Plantevin puis Me Alain Jakubowicz ont longuement plaidé l'acquittement, pointant l'absence de preuve d'un contrat préalable entre Bouziane et Egea et dénonçant "un dossier bâti pour accuser, sur mesure".

"Personne ne tue s'il n'a pas un mobile !", a lancé Me Jakubowicz, balayant les thèses successives de l'accusation: une vengeance après un guet-apens tendu un an et demi plus tôt, dont Bouziane avait réchappé, ou une volonté de grimper dans la hiérarchie. "En quoi la disparition de Sghaïr Lamiri lui conférait un leadership là-dedans ? Les sonorisations montrent qu'il reste "le gamin", a poursuivi l'avocat, laissant entrevoir une implication des chefs directs de l'accusé.

Ouvrant aux jurés une troisième voie, entre acquittement et lourde condamnation, Me Jakubowicz a envisagé que Bouziane puisse n'être qu'un "intermédiaire" dans le paiement du meurtre - un geste relevant de "l'association de malfaiteurs", passible de dix ans de prison, mais pas de la "complicité d'homicide". Verdict lundi.

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