mardi 8 juillet 2014

Explosifs, agressions, projections: l’appel à l’aide des surveillants de la prison de Sequedin

Le spectre de Redoine Faïd, évadé le 13 avril 2013 à l’aide d’explosifs, a resurgi à la maison d’arrêt de Sequedin.

 Deux détenus ont fait exploser une bouteille en promenade.
Deux détenus ont fait exploser une bouteille en promenade.

Dimanche 29 juin, en pleine promenade, deux détenus font exploser une bouteille. Une détonation qui, lâche Stéphane Lecerf, délégué du syndicat pénitentiaire UFAP-UNSA-Justice, « a rappelé pas mal de choses... ». Le braqueur multirécidiviste de 41 ans avait en effet fait sauter deux portes blindées, ainsi qu’une grille : ce jour-là, les surveillants avaient entendu sept détonations.
Le 29 juin, une seule a suffi à mettre la prison en état d’alerte. Les miradors étaient aux aguets. Au final, l’explosion a fait pschitt. Visiblement, le duo de prisonniers, qui ne s’était pas fait remarquer jusqu’alors, était plus facétieux que dangereux. Ils ont depuis été transférés dans un autre établissement pénitentiaire, par mesure disciplinaire.

Mais cet événement à première vue d’une importance relative s’inscrit dans une succession funeste : la semaine dernière, la chef d’établissement a eu la mâchoire déplacée et les dents cassées. Un détenu aurait, selon les premiers éléments, donné un violent coup de poing dans une porte, derrière laquelle se trouvait la victime. Vendredi, c’est un surveillant qui tentait de maîtriser un prisonnier rebelle qui s’en est tiré avec une entorse à deux doigts.

Outre ce climat tendu, la timide explosion dans la cour de promenade témoigne également d’un problème latent : les projections d’objets divers et variés par-dessus le mur d’enceinte de la maison d’arrêt. « C’est inquiétant, alerte Stéphane Lecerf. Il y en a tous les jours. On ramasse de la viande, de l’alcool, de la drogue et des téléphones portables. Récemment, on en a trouvé une vingtaine ! »

Une lettre au préfet

Tout cela, lancé depuis l’extérieur dans de petits colis, atterrit dans la cour de promenade ou dans ce que la pénitentiaire nomme « patios », une zone séparée de la promenade par des grillages, interdite aux détenus. Or, samedi 28 juin, veille de l’incident explosif, deux autres prisonniers ont été retrouvés dans un patio. Ils avaient découpé le grillage.

Hier, l’UFAP-UNSA-Justice a dénoncé cette « situation alarmante » dans une lettre, envoyée au préfet du Nord, ainsi qu’à plusieurs élus, dont Sébastien Huyghe, député nordiste qui avait visité la prison de Sequedin il y a quelques mois. Un appel à l’aide.

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