mercredi 9 juillet 2014

Le préfet s'invite à la maison d’arrêt de Chartres pour « comprendre le contexte »

Le préfet d’Eure-et-Loir, Nicolas Quillet, s’est rendu à la maison d’arrêt de Chartres, hier, pour visiter l’établissement qui vit ses derniers mois d’existence.
 
Le préfet d’Eure-et-Loir, Nicolas Quillet, dans l’une des cellules de la maison d’arrêt

« Vu le bâtiment de l’extérieur, je pensais qu’elle accueillait davantage de détenus ». Alors que la maison d’arrêt de Chartres, rue des Lisses, doit fermer définitivement ses portes à la fin de l’été, le préfet Nicolas Quillet s'est invité hier. « Il était utile pour moi de comprendre le contexte de cette maison d’arrêt. On voit bien que les bâtiments sont dépassés par le temps. Je voulais voir à quoi ressemblait cette prison en plein milieu de la ville de Chartres », explique le préfet d'Eure-et-Loir.

D'abord il faut sonner à l'interphone. Et puis, une petite lucarne dans la porte s'entrouvre sur le visiteur du jour. Une employée déverrouille le portillon. On rentre. Là il y a une cour fermée où quelques véhicules sont stationnés. Une autre porte s'ouvre. C'est l'accueil. Dans ce hall, on passe un portique de sécurité, avant d'avoir posé ses effets personnels sur un scanner.

« Tout est fait ici »

Des portes s'ouvrent et se referment aussitôt. Le bruit des clés dans les serrures résonnent constamment dans les couloirs. « Les détenus passent par là quand ils arrivent pour la première fois », explique le directeur, Jean-Luc Golob. C'est là qu'on entre dans la partie détention, après avoir franchi un sas où la seconde porte ne peut s'ouvrir que lorsque la première s'est refermée.

Le poste de sécurité se trouve à côté. Le bâtiment n'est plus très frais, mais sans doute plus que dans l'imaginaire, lorsque l'on ne connaît que les murs extérieurs. Une porte donne sur la buanderie. C'est là que les détenus passent d'abord pour faire l'inventaire de ce qu'ils possèdent, et garder ce qui peut être admis en détention.

On visite la cuisine. Ici, un salarié travaille avec des auxiliaires détenus mais rémunérés au tarif de la détention. « Tout est fait ici. On prépare les plats. En ce moment c'est le ramadan, alors on s'adapte aux quarante-quatre détenus qui le suivent. »

Quelques portes plus loin, on se retrouve face à une cellule disciplinaire. Il n'y a pas de quartier spécifique. « Un détenu peut y passer vingt jours. Trente, en cas de violences. À l'intérieur, un petit puits de lumière, une radio et un lit où un homme attend. Dans les autres cellules, « ils peuvent être à jusqu'à cinq », dit le directeur. « Normalement c'est deux ». La loi dit que c'est un. Plus loin, des détenus travaillent dans les ateliers. Cela ressemble à l'usine. Ils assemblent des pièces destinées à l'industrie automobile. « Ça nous occupe », lâche l'un d'eux. Plus loin, on visite les douches qui sont dans un état assez critique. « On a beau les avoir refaits l'an dernier, c'est tellement humide que ça pourrit tout de suite », regrette le directeur. À côté de cela, il y a une classe où un enseignant donne des cours. Un jeune de 22 ans vient d'obtenir son bac STMG (management et gestion). Peut-être le début de la réinsertion.

De son côté, Nicolas Quillet a fait part d’une certaine inquiétude vis-à-vis des moyens qu’il aura à mettre en place pour le transfèrement des détenus vers la toute nouvelle prison de Saran (Loiret). Par ailleurs, il a également laissé entendre quelques craintes pour l’avenir. « Les détenus à Chartres sont de plus en plus jugés en comparution immédiate. Cela m’inquiète, car lorsqu’ils seront incarcérés à Orléans, il faudra bien que la justice puisse travailler. Il va falloir évaluer la ressource humaine nécessaire aux transferts ».

www.lechorepublicain.fr

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