jeudi 21 août 2014

Les Baumettes en état d’alerte

Un surveillant a été lourdement agressé samedi 16 août par un détenu de la prison des Baumettes dont le manque d’effectif fait encore défaut.

Les agents pénitenciaires dénoncent une nouvelle fois des conditions de travail difficiles.                                                                          
Les agents pénitentiaires dénoncent une nouvelle fois des conditions de travail difficiles
 
Samedi dernier, au 2e étage du bâtiment A du centre pénitentiaire des Baumettes à Marseille. C’est l’heure du départ en promenade et seulement 3 agents sont présents pour encadrer les 600 détenus du bâtiment. Le détenu X prend à partie le premier agent présent à l’étage en l’insultant copieusement. Ce dernier lui demande de se calmer avant que le détenu ne lui saute à la gorge, lui portant des coups d’une rare violence et que tous deux ne tombent finalement dans l’escalier.

Le surveillant en question a les deux poignets fracturés, précise le Syndicat pénitentaire des surveillant des Baumettes (SPS CP Marseille). Voilà des mois maintenant depuis notamment le blocage des personnels sur le rond-point du Prado en mai, que « le SPS de Marseille n’a de cesse d’alerter la direction et les différentes instances régionale et nationales sur le manque cruel d’effectif des Baumettes et les conséquences dramatiques qui en découlent », raconte Cyril Antolin, secrétaire régional du SPS Paca-Corse précisant par ailleurs, « les détenus ne sont pas dupes et ont bien conscience que le manque d’effectif de surveillants est propice aux agressions ».
 
A la fin juillet déjà, le personnel pénitentiaire avait défilé pour dénoncer la recrudescence de projections de colis vers la prison, dont certains contiennent des armes. A cette époque, trois détenus avaient été blessés avec un couteau en céramique, au cours d’une rixe dans les douches de l’établissement. Outre le problème de la prolifération des armes et de l’insalubrité, les Baumettes souffrent encore d’une surpopulation carcérale avec un taux d’occupation qui atteint les 160% et des taux d’encadrement largement inférieurs à la moyenne. « Il faudrait atteindre les 10 à 12 surveillants par bâtiments pour permettre de gérer rapidement ce genre de situation et éviter qu’elles ne prennent des proportions très graves comme c est encore le cas ici », continue le secrétaire régional du Syndicat pénitentiaire des surveillants. Sans oublier de dénoncer l’ampleur des heures supplémentaires travaillées et imposées par le manque d’effectif à la prison marseillaise. « Les surveillants sont obligés d’enchaîner jusqu’à 60 heures supplémentaires chaque mois pour pallier le manque de postes. » Une situation intolérable dans laquelle « la généralisation des modes dégradés s’effectue au détriment de la sécurité des personnels ». De son côté, le détenu doit passer en commission de discipline et le syndicat des surveillants sollicite l’administration pénitentiaire pour son transfert vers un autre établissement.

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