vendredi 28 novembre 2014

Marseille - poignardé, un détenu de 21 ans est entre la vie et la mort

L'auteur, âgé de 18 ans, aurait vengé un membre de sa bande
Faits divers - Justice - Actualités - Marseille : poignardé, un détenu de 21 ans est entre la vie et la mort
En prison, nul ne peut résister en loup solitaire. C'est dans cet instinct de survie que naissent parfois des bandes rivales, quand elles ne le sont pas déjà hors les murs. Hier est survenu ce qui ressemble fort au "match retour" d'un terrible affrontement entre deux camps, dont le premier choc s'est déroulé il y a une quinzaine de jours, déjà à grands renforts de couteaux.
Il est 10h15, aux Baumettes, quand un certain nombre de détenus sont placés dans une salle d'attente, située dans le bâtiment A, fermée à clés et souvent remplie avant une promenade, un parloir... La proximité aidant, en un quart de seconde, des coups de couteau en céramique fusent. Un détenu de 21 ans s'écroule au sol, éventré, les tripes proches de s'extraire de son corps, meurtri au cou et au dos également.

Le jeune homme est rapidement transporté à l'hôpital Nord, dans un état critique. Hier soir, après une opération chirurgicale, son pronostic vital était toujours engagé, selon les enquêteurs de police de la Sûreté départementale qui ont pris en charge les investigations sur cette tentative de meurtre.
"Ces derniers mois, on a comptabilisé au moins une cinquantaine de projections pendant les promenades et on ne peut rien faire contre cela. Impossible d'agir au milieu d'une centaine de détenus, déplore un syndicaliste des Baumettes. Ce genre de couteaux en céramique est indétectable au portique. Alors que nous ne cessons de réclamer une fouille générale à l'administration, elle se contente de fouilles par secteurs".

"Les armes entrent par le parloir"

De son côté, le directeur interrégional de l'administration pénitentiaire, Philippe Peyron, confirme ces fouilles, dont la dernière en août aurait conduit à la découverte de téléphones, couteaux et autres clés USB.

Il évoque "un véritable règlement de comptes qui s'est malheureusement déroulé à l'intérieur mais qui aurait très bien pu se solder à l'extérieur. Il fut un temps où l'incarcération représentait un moment de trêve entre les truands, mais cela n'est plus le cas".

Là où syndicats et administration se rejoignent, c'est autour de l'article 57 de la loi pénitentiaire de 2009, qui interdit les fouilles systématiques. "Il est vrai que cela ne nous facilite pas la tâche, poursuit Philippe Peyron, car dans une certaine mesure les armes entrent par le parloir, même si pour certains détenus il suffit d'un cintre pour se fabriquer un poinçon pouvant tuer".

Selon le directeur, la surpopulation de son établissement est à mettre en cause dans les agressions récentes : "On héberge à ce jour 1700 détenus, pour 1150 places à la base, soit un taux de surpopulation de 154 % ! Cela ne nous permet pas d'opérer dans de bonnes conditions. Alors on essaie quand même de placer de façon cohérente les détenus mais, malgré le travail de nos services de renseignement, on ne sait pas tout des contentieux entre les détenus..."
Source : La Provence

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