mercredi 21 janvier 2015

Cazeneuve défend Taubira, attaquée par la droite

Pas d'unité nationale qui tienne entre l'UMP et la garde des Sceaux. Alors que la droite plaide pour un durcissement dans le contexte post-attentats, le ministre de l'Intérieur a vanté la sévérité de la politique pénale.

Christiane Taubira et Bernard Cazeneuve, le 5 janvier.
«La politique pénale est appliquée de façon extrêmement sévère.» Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, auditionné par la commission d’enquête parlementaire sur les filières jihadistes, a défendu ce soir sa collègue de la Justice. Le bon élève complimenté par la droite pour sa gestion des attentats solidaire de la cible de prédilection de l’UMP depuis 2012.

Depuis quinze jours, pour la droite, l’unité nationale s’arrête à Christiane Taubira. Déjà la semaine dernière, lors de l’hommage des députés aux victimes des attentats de Charlie Hebdo et de la supérette casher de la porte de Vincennes, lorsque Manuel Valls avait voulu faire applaudir l’action de sa garde des Sceaux, on avait entendu monter la réprobation des rangs UMP. Rien à voir avec les applaudissements nourris en hommage à Bernard Cazeneuve. L’opposition accepte tant bien que mal de baisser d’un ton en cette période de concorde, mais elle a la dent dure contre la ministre de la Justice et sa réforme pénale. L’intervention de Christiane Taubira, samedi devant notamment des magistrats du parquet antiterroriste de Paris,  durant laquelle elle n’a pas jugé utile d’aller «vers une nouvelle grande loi antiterroriste», a été l’occasion pour l’UMP de relancer le procès en «laxisme» contre la ministre.

«Source de conflit»

L’UMP se scandalise aussi d’instructions données le 9 janvier sur l’application d’un même régime de réduction des peines pour les récidivistes et les primo-délinquants. Lesquelles relèvent pourtant du suivi normal et administratif d’une mesure prévue par la réforme pénale de Christiane Taubira, votée l’été dernier. Le député UMP Georges Fenech, tout en se «félicitant des annonces faites par le Premier ministre» en matière d’antiterrorisme, ce mardi, regrette que «rien [n’ait] été dit sur les circulaires de Mme Taubira». «Là il y a une source de conflit qui va certainement nous opposer sur la politique pénale», prévient-il. Quel rapport avec la lutte contre le terrorisme? Le député UMP Guillaume Larrivé avance une explication: «Nous avons la conviction qu’il y a un lien entre délinquance de droit commun et criminalité terroriste. Le cas de Coulibaly le montre. La loi Taubira, avec le traitement pénitentiaire qu’elle propose pour les récidivistes, est donc extrêmement dangereuse.»

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