jeudi 22 janvier 2015

Radicalisation en prison : « une vingtaine » de détenus surveillés au nord de Paris

Si la région parisienne est davantage concernée par l’incarcération de jihadistes, l’interrégion pénitentiaire Nord en surveille une vingtaine spécifiquement, et a l’œil sur tout signe extérieur de radicalisation.
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La radicalisation en prison est devenue un lieu commun, surtout depuis qu’on sait que Chérif Kouachi, l’un des deux frères à l’origine de l’attentat à Charlie hebdo et de la prise d’otages à Dammartin-en-Goële, avait renforcé ses idées radicales en prison. Il y a en effet rencontré Djamel Beghal, qui avait fomenté un projet d’attentat à l’ambassade des États-Unis, à Fleury-Mérogis. Mais le processus de radicalisation avait déjà démarré avant l’incarcération. Comme souvent : «  En général, ça commence bien avant. Mais la prison peut l’amplifier  », commente Alain Jégo, directeur interrégional de l’administration pénitentiaire.

Deux types de détenus radicalisés

Alain Jégo distingue deux types de détenus radicalisés : ceux qui sont incarcérés pour des faits ayant trait au jihad, comme Lionel Dumont, ex-membre du Gang de Roubaix incarcéré à Annœullin, et ceux qui «  n’ont pas forcément de longue peine, mais qui sont, ou peuvent entrer, dans un processus de radicalisation  ».

Pour les prisonniers condamnés pour des faits en rapport avec le jihad, «  le gros des troupes est en région parisienne, puisque seul le TGI de Paris dispose d’un parquet antiterroriste  ». Certains, dont la condamnation est ancienne, sont dans la région. Comme Lionel Dumont, au quartier maison centrale d’Annœullin, où il y a 28 places pour une vingtaine de détenus en ce moment. Isolés, seuls en cellule, ces très longues peines procèdent à une promenade commune.

Lionel Dumont, de source pénitentiaire, est «  calme  », et attend sa sortie, prévue en 2022. «  Il est déconnecté des jihadistes de maintenant, il n’a plus de réseau, seule sa famille vient le voir au parloir, indique un surveillant. Il faisait des braquages pour financer des réseaux jihadistes, il a combattu en ex-Yougoslavie. Il n’avait pas, contrairement aux frères Kouachi ou à Amedy Coulibaly, attenté à la vie de quelqu’un avant de se faire coincer.  »

Plus que ce genre de jihadiste connu, ce sont les détenus en voie de radicalisation qui préoccupent la pénitentiaire. Dans l’interrégion Nord, ils sont «  une vingtaine  » à être suivis, indique Alain Jégo. «  Depuis des années, nous avons tout un réseau de renseignement, avec des correspondants dans chaque établissement.  » À la direction interrégionale, un service, composé de deux officiers, fait le lien entre terrain et services de renseignement.
www.nordeclair.fr

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