samedi 14 mars 2015

Vivonne - Parloir câlin ou coquin : un couple sanctionné

Un détenu et sa compagne sont privés de parloir. L’administration les accuse d’une relation sexuelle qu’ils contestent. La justice est saisie.

Les couples peuvent se retrouver à l'abri des regards dans ces petits appartements le temps d'un week-end. - Les couples peuvent se retrouver à l'abri des regards dans ces petits appartements le temps d'un week-end. - (Photo archives Patrick Lavaud)
 
Y a-t-il eu relation sexuelle en plein parloir à Vivonne ?

Deux versions s'opposent et la justice administrative est saisie d'une contestation des sanctions disciplinaires prononcées contre le détenu accusé par un gardien d'un rapport sexuel avec sa compagne venue le voir.

C'était le 3 janvier dernier. Robin reçoit de la visite. Un parloir libre où le couple peut avoir un contact physique. La jeune femme est d'ailleurs assise sur les genoux de son compagnon quand le surveillant les interrompt.

La sanction disciplinaire contestée

Il assure avoir assisté à un rapport sexuel et pas à un simple câlin. Le surveillant déclare dans son rapport d'incident avoir clairement vu le sexe en érection du détenu et la femme, à califourchon sur lui, pratiquer des mouvements de va-et-vient qui ne laissent place à un aucun doute sur leurs activités.
Robin conteste fermement cette version. « Nous sommes restés tout le temps habillés, je n'ai jamais enlevé mon pantalon, ni ma femme. Il est impossible que les surveillants aient vu mon sexe », raconte-t-il dans un témoignage publié sur le site de l'Observatoire international des prisons (OIP). Il maintient qu'il était de dos et que le surveillant n'était pas là où il prétendait être. Il n'aurait donc rien pu voir.

Derrière la vitre

La commission de discipline de l'établissement a été saisie de cette histoire et elle a sanctionné sévèrement le couple. 

Dans un premier temps, des mesures administratives sont prises : la visite de 48 heures, prévue deux semaines plus tard au sein d'une unité de vie familiale, un petit appartement avec toute l'intimité désirée, qui " saute ".

Le couple se voit aussi imposer, fin janvier, des parloirs en cabine hygiaphone jusqu'au 3 mars. Ces parloirs séparent le couple par une vitre, interdisant de fait tout contact physique. La compagne du détenu avait attaqué en référé liberté cette décision devant le tribunal administratif de Poitiers. Il lui a donné tort, estimant que le couple disposait toujours d'une mesure de parloir, même si elle ne lui convenait pas, ce qui ne portait donc pas atteinte à sa vie privée et familiale.

Le parloir " saute "

Un nouveau round judiciaire est prévu le 23 mars prochain devant le tribunal administratif de Poitiers. Robin Chaumont conteste, à la faveur d'une procédure en référé, la sanction disciplinaire prononcée récemment à son encontre : dix jours de cellule disciplinaire avec sursis et suppression de soixante-jours de parloir.
L'Observatoire international des prisons (OIP) s'insurge que la direction de l'établissement ait pris cette sanction sur la seule foi des déclarations contestées du surveillant.

Vidéos effacées

« Elle a refusé d'entendre les témoins et elle nous dit que les enregistrements de vidéosurveillance ont été effacés, ils ne les gardent que peu de temps », renchérit Me Jessy Renner, avocate du détenu...
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