mercredi 15 avril 2015

Strasbourg - La prison de l'Elsau libère sa chaîne

Savoir communiquer, travailler en équipe ou prendre confiance en soi pour réussir sa «sortie de prison»? C'est la mission que se donne deux fois par semaine l'équipe audiovisuelle de la maison d'arrêt de l'Elsau.
 
 
Des détenus (six au maximum) préparent, animent et réalisent des magazines mais aussi les informations de la chaîne télé du canal interne de la prison. Diffusée quatre fois par jour pendant une heure et demie (dont un film) avec le même programme pendant toute une semaine sur les écrans des 440 cellules, les prévenus se mettent à l'écriture, la conception, la réalisation et l'apprentissage des techniques du monde de la télé.
 

Répondre à un réel besoin

Loin d'être une chaîne de divertissement, Planète MAS, (Planète Maison d'Arrêt de Strasbourg)  dispense des renseignements sur le fonctionnement de la maison d'arrêt Mais la chaîne a pour vocation de répondre à un réel besoin d'information des détenus. Celles des arrivants mais aussi pour ceux qui sont  illettrés ou étrangers, évalués à 30 % des 710 détenus que compte actuellement la prison de l'Elsau. «Avec la télévision, c'est parfois plus facile à comprendre que les mots des notices explicatives», explique Regina De Almeida, réalisatrice et coordinatrice professionnelle.
 
 

Des informations juridiques mais aussi des informations pratiques comme les horaires des douches et des petits magazines où sont présentées avec humour les diverses utilisations du «cantinable», c’est-à-dire le petit matériel et les denrées que les prévenus peuvent acheter durant leur détention.
 
Pour Thomas après deux semaines de stage d'initiation, ce fut une révélation. «Au début je ne voulais pas passer devant la caméra, à cause du regard des autres et puis je parlais alsacien. Il m'a fallu du temps pour trouver de nouveaux mots, accepter mon image. Maintenant je vais sur tous les postes, même si ce que je préfère, c'est la prise de son.» Quant à Claude, dans l'équipe depuis deux ans est fier de pouvoir «mener des interviews, s'occuper du montage et avoir une certaine popularité dans l'établissement. Même si nous n'avons pas vraiment de retours car il n'y a pas trop de contacts avec les autres»,regrette-il.
 
 

Un projet contre la récidive

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...