jeudi 28 mai 2015

Dordogne - Des détenus en liberté provisoire le temps d'une course extrême

Quatre détenus et quatre surveillants d'un centre pénitentiaire de Dordogne vont participer samedi en relais à la Tecnica Maxi race, une course extrême de 86 km dans les Alpes. Un temps de liberté provisoire pour montrer une autre image de la détention et préparer à la réinsertion.   
Evasion temporaire pour ces détenus qui vont quitter les murs de la prison où ils purgent leur peine pour un grand bol d'air en pleine nature, le temps de participer aux côtés de surveillants à la Tecnica Maxi race, une course extrême de 86 km dans les Alpes.

Le 30 mai, David, 45 ans, incarcéré depuis quatre ans à Neuvic-sur-l'Isle et avec pour horizon une sortie en 2018, attend "avec impatience" et "une certaine appréhension" d'effectuer les 18 km qui lui sont réservés sur les 86 km au total pour 5.300 mètres de dénivelé positif autour du lac d'Annecy. Au total, deux équipes composées chacune de deux détenus et deux surveillants de la prison de Neuvic vont courir le relais à quatre, chaque équipe progressant côte à côte. "Ca va être un gros défi personnel.
   
Est-ce que je vais tenir ?", s'interroge David. Cette expérience, pour laquelle il se prépare depuis quatre mois, il en retire "une bouffée d'oxygène". "Ca nous fait une sortie, on fait du sport. On a besoin d'évasion mentale. On a besoin d'une coupure dans une période de longue détention. Aller dehors va me permettre de reprendre goût à la vie. Dehors on va voir la vie, la nature", dit-il, assis sur le lit de sa cellule dont la fenêtre donne sur une cour bétonnée.  
"Le sport en prison, c'est important car c'est un exutoire. On a besoin de se défouler, de s'évader", renchérit Daoud, 36 ans, qui attend cette course avec la même joie: "C'est que du bonheur, que du positif. Tout ces gens qu'on ne connaît pas qui vont nous encourager" et ces "choses à partager avec ma femme et mes codétenus". Ce "challenge personnel" lui permet également "de montrer à l'administration pénitentiaire que je m'intéresse à ce qui se passe au-delà de ces murs" en attendant la sortie de prison, prévue en 2018.
  • Objectif réinsertion
C'est la deuxième expérience de course pédestre menée par le centre pénitentiaire de Neuvic-sur-l'Isle, qui n'accueille que des condamnés connaissant la durée de leur peine, mais aucun en détention provisoire.
En 2014, des binômes détenus-surveillants avaient déjà participé à une course pédestre nocturne entre Saint-Étienne et Lyon. "Il y avait eu de la fierté d'être arrivé au bout", raconte Philippe Fituque, surveillant à l'origine de ces projets. "Nous, ça nous a fait poser un autre regard sur le détenu, un profond respect qui est venu confirmer ce que nous pensions d'eux en les sélectionnant: des personnes sur lesquelles on peut compter".
L'âme de ce projet est de "renforcer le respect des personnes détenues envers le personnel et inversement", souligne le chef de l'établissement, Dominique Laurent, selon lequel le sport permet de montrer que les surveillants "s'investissent dans leur travail et qu'il se passe des choses positives en prison".
Pour Fabrice Wicker, surveillant moniteur de sport, "ces courses ont un véritable objectif de réinsertion. On voit comment la personne se comporte dans un environnement où il est libre. Ca prépare aussi à la sortie", assure le surveillant, qui trouve dans ces courses le côté "plaisant" de son métier.
David...

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