mardi 30 juin 2015

Les agents du centre pénitentiaire du Havre dénoncent l’insécurité et le manque d’effectifs

L’accès à la prison était bloqué hier par des agents dénonçant le manque d’effectifs et la multiplication des agressions.
 
Les agents du centre pénitentiaire du Havre dénoncent l’insécurité et le manque d’effectifs
 
Quasiment un an jour pour jour. Le 11 juillet 2014, les agents du centre pénitentiaire du Havre empêchaient l’accès à l’établissement (700 détenus) durant une journée, peu après la séquestration de l’un d’entre eux. Ils récidivaient hier à l’appel des syndicats Ufap et SPS (rejoints par FO et CGT) avec l’arrière-goût d’une année perdue. « Non seulement la situation n’a pas évolué, mais elle s’est aggravée », reprennent, l’un après l’autre, les représentants des organisations syndicales.

Une note de la direction pénitentiaire de l’automne dernier indique effectivement que les prisons doivent minimiser le recours aux heures supplémentaires (plus de 40 000 cumulées au Havre en 2014), quitte à recourir au mode « dégradé » (fonctionnement des installations de manière partielle faute de personnel suffisant).

« Une vingtaine d’agressions »

« Nous ne sommes plus assez nombreux dans les coursives. De ce fait, tout prend plus de temps ou ne se fait plus. La tension est de plus en plus forte. Les détenus s’énervent. On en est à une vingtaine d’agressions depuis le début de l’année, s’insurge Judicaël Benoît pour FO. La réponse de la direction interrégionale ? Que la situation du centre pénitentiaire n’est pas critique... Alors quoi, il faut attendre qu’on ait du bleu au sol ? »

Pour Olivier Duval (CGT), la solution passe par l’obtention de davantage de moyens, concrètement l’embauche massive d’agents. « Le mode dégradé est inapproprié à un centre pénitentiaire. On ne peut pas pour autant avoir recours indéfiniment aux heures supplémentaires. Tout le monde apprécie de faire tout au plus quelques heures par mois. Mais pas jusqu’à 36 ! »

Et le représentant du syndicat majoritaire Ufap, Nicolas Royer, d’en souligner les effets. « C’est évidemment néfaste pour notre santé, pour notre vie de couple, notre environnement... L’épuisement ne peut que nous exposer à la faute. »

De la lecture de la cartographie des heures supplémentaires de la Direction interrégionale des services pénitentiaires, on retient qu’en 2013, au centre de Saint-Aubin-Routot inauguré en 2010, chaque agent réalisait par mois 18 h 06 de temps supplémentaire en moyenne. Soit la plus forte moyenne de cette Disp (respectivement 11 h 05 et 6 h 17 pour les maisons d’arrêt d’Evreux et de Rouen).

Que faire des détenus intégristes ?

L’actualité de ces derniers mois souligne l’urgence de la mise en place du plan pour lutter contre la radicalisation en prison annoncée par Manuel Valls. « Jusque-là tout a été respecté à la lettre. Nous avons observé, nous avons transmis les notes. Même le fait d’avoir dédié un budget n’empêche pas de diffuser l’idéologie. Pas plus tard que le 11 juin, des agents ont reçu des menaces invoquant les frères Kouachi et le Jihad. »

Mesure phare du plan, la création de cinq quartiers dédiés...
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