lundi 6 juillet 2015

Le site anti-flics et anti-surveillants de prison est toujours en ligne

Depuis février, une trentaine de surveillants pénitentiaires de Rennes est fichée sur un blog malveillant.
Hébergé au Pays-Bas, le blog a été l'objet d'un second signalement le 2 juillet, par la France, aux autorités néerlandaises.
 
Dénoncé par les syndicats, signalé par les autorités françaises, celui-ci est pourtant toujours en libre accès. Une enquête est en cours, une garde à vue a eu lieu.
Cinq mois après son ouverture, le site anti-flics est toujours en libre accès sur internet. Derrière l'hostilité du titre «Vengeance», le blog distille noms, numéros de téléphone et même les adresses d'agents de l'administration pénitentiaire des prisons de Rennes et d'Orvault, accompagnés de photos, parfois même de leurs enfants. Certains policiers rennais sont également fichés tout comme des immatriculations de véhicules banalisés et des photos d'agents des renseignements généraux.

Fermé une première fois en mars dernier après un signalement des autorités françaises, le site est à nouveau accessible. Hébergé au Pays-Bas, celui-ci a été l'objet d'un second signalement le 2 juillet, par la France, aux autorités néerlandaises. Du côté de la Chancellerie, on explique que «l'enquête est en cours et se poursuit en lien avec les autorités des Pays-Bas». La direction de la Police judiciaire de Rennes (DIPJ) a ouvert une enquête. Toujours selon une source officielle, une garde à vue a même eu lieu dans ce dossier.

Des syndicats impuissants

Dès mars dernier, les syndicats ont dénoncé auprès des services de la Garde des Sceaux l'existence du site. Anne Bériat, la directrice adjointe du cabinet de Christiane Taubira, répondait à leur inquiétude par un courrier le 9 juin dernier, indiquant que «ce site inadmissible» avait été «signalé immédiatement par [s]es services et fermé aujourd'hui par le ministère de l'Intérieur». Une exposition forcée que vivent difficilement les agents concernés. «C'est une provocation», pour Philippe Campagne, du Syndicat national pénitentiaire Force ouvrière (FO). «La semaine dernière, on a envoyé une relance à la ministre pour l'interpeller sur le fait que le site était toujours accessible. On ne peut pas faire grand chose d'autre» regrette-t-il.

De telles informations qui visent nommément des agents encore en poste «laissent aux détenus un sentiment de toute puissance. On prend cela comme une provocation.» ajoute le délégué FO. La réalité des conditions de travail des agents de la pénitentiaire et les menaces dont est victime quotidiennement le personnel n'arrange en rien la situation. Excédé par cette histoire, Philippe Campagne juge que «ça n'atténue pas les pressions et les dangers contre les agents». Et d'insister: «La décence voudrait que l'on attende pas trop longtemps (avant de le supprimer, NDLR)». Même son de cloche du côté de la CGT pénitentiaire. Samuel Gauthier, secrétaire interrégional, explique que «si le site concernait des haut placés de l'administration, il aurait été supprimé bien plus rapidement».

Sensibiliser aux usages des réseaux sociaux

L'ensemble des informations, piochées sur les réseaux sociaux, interroge également sur la sensibilisation des agents de la pénitentiaire, et plus largement des fonctionnaires, sur les risques de divulguer des informations privées sur le web et de les laisser en libre accès. Philippe Campagne regrette que rien ne soit fait pour protéger davantage les agents...

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