jeudi 2 juillet 2015

Villepinte : 3 ans de prison après l’agression aux ciseaux du gardien

La scène est surréaliste. Le prévenu ne tient pas debout, il est inconscient, porté à bout de bras par trois policiers qui le posent sur le banc réservé aux prévenus.
Maison d’arrêt de Villepinte. Illustration 
 
« Si on le lâche, il tombe, selon vous ? » demande la présidente. Les policiers lâchent, le prévenu, manifestement abasourdi par des médicaments, s’effondre, ils le rattrapent in extremis.
 Finalement, après discussion entre magistrats et avocats, le jeune Roumain de 28 ans est évacué. Soulevé par le pantalon, il ne touche plus le sol. Mais après deux renvois, son procès en comparution immédiate a bien eu lieu ce jeudi. Sans lui. Il a été jugé pour une violente agression en prison. Le 21 mai, il a agressé un surveillant de la maison d’arrêt de Villepinte, en lui plantant une lame de ciseaux dans le cou.
 
« Il a essayé de me tuer, je l’ai ressenti comme ça », explique à la barre le surveillant, 28 ans aussi, qui jouit d’une bonne réputation en prison. Ses collègues, sa famille et la directrice de la maison d’arrêt sont dans la salle, pour le soutenir.

Ce 21 mai, le détenu changeait de cellule, pour s’installer dans un autre bâtiment de la maison d’arrêt. Le surveillant qui l’accompagne est seul. Lors du deuxième voyage, le détenu l’enserre par le cou, il se débat, se retourne, voit quelque chose qui brille dans la main de l’autre, et reçoit un coup violent au cou. La lame s’enfonce sur 3 cm, le sang coule, il court, trouve de l’aide auprès d’un autre détenu. Il s’en tire avec 5 jours d’ITT, l’idée qu’il a échappé de peu à la mort, et la certitude qu’il ne reprendra pas le travail à Villepinte.

Porteur d’un couteau lors de son transfert au tribunal
 
A défaut de pouvoir interroger le prévenu, le tribunal s’en remet à ses déclarations en garde à vue. « Je ne voulais pas faire de mal » avait soutenu le jeune homme aux policiers, assurant n’être « ni fou ni parano ». Il est né en Roumanie d’une famille de onze enfants, pays où vivent ses deux enfants. Ferrailleur, sans domicile fixe, il a déjà fait un passage en prison, pour un vol aggravé.
En séquestrant le surveillant de la maison d’arrêt de Villepinte, il avait pour idée de prendre son téléphone et avertir l’encadrement de la prison qu’il était en danger dans le bâtiment où il déménageait, un contrat étant mis sur sa tête par le père d’un ex beau frère…
 
Quant aux ciseaux, il les aurait trouvés dans la cellule...
 

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