lundi 24 août 2015

Détenu, il demande son transfert au monastère

Cet homme de 60 ans a tué, il y a un an, un cambrioleur à Joué-sur-Erdre, près de Nantes. Menacé de représailles, il est à l'isolement en prison. Désoeuvré et dépressif, il veut rejoindre une abbaye du Morbihan.

« J'ai toujours eu l'habitude de travailler, assure Philippe Fourny, jeudi, devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes. Depuis un an, je me sens comme un animal en cage. »

Le lot de nombreux détenus. Sauf que cet homme de 60 ans a droit à un traitement particulier : il est à l'isolement complet au centre pénitentiaire de Nantes. Non parce qu'il serait spécialement dangereux, mais pour le protéger lui-même.

Le 9 août 2014, en fin de nuit, il a tué d'un coup de carabine 22 long rifle un jeune de 19 ans qui, avec un camarade, s'était introduit dans sa cour, dans l'idée de le cambrioler. La jeune victime était membre de la communauté des gens du voyage. Isoler son meurtrier présumé serait une manière de le protéger d'éventuelles représailles. Le sexagénaire a été mis en examen pour homicide volontaire. Il se défend d'avoir voulu tuer. Il dit avoir cédé au stress et à l'exaspération d'être régulièrement victime de cambriolages dans sa maison isolée où il vivait seul, à Joué-sur-Erdre, au nord de Nantes. Meurtre, accident ou légitime défense ? La justice tranchera en temps et en heure.

« J'adore le jardinage »

Jeudi, Philippe Fourny est venu réclamer, à Rennes, qu'il soit mis un terme à sa détention provisoire, en attendant son procès. Non pas contre une classique remise en liberté. Mais contre une assignation à résidence dans un monastère. En l'occurrence, à l'abbaye Sainte-Anne de Kergonan, à Plouharnel, dans le Morbihan.

« Des amis m'ont parlé de cette abbaye bénédictine où vivent une trentaine de moines, explique le prévenu. Cette vie me correspond assez bien. En plus, j'adore le jardinage. » En liberté, Philippe Fourny le pratiquait assidûment au domicile de personnes âgées. Placé sous surveillance électronique, il travaillerait donc en échange de l'hospitalité des religieux qui, régulièrement, accueillent des personnes ayant eu maille à partir avec la justice : certains viennent s'acquitter, chez eux, des heures de travail d'intérêt général auxquelles ils ont été condamnés.

« Cette assignation à résidence le mettrait dans de meilleures dispositions psychiques en vue de sa future comparution devant la cour d'assises, » estime son avocate, Me Cécile de Oliveira. Le parquet lui-même voit plutôt d'un bon oeil ce transfert du détenu. « Je pense, néanmoins, qu'il convient d'attendre la reconstitution des faits, qui devrait avoir lieu au cours du mois de septembre, » précise l'avocate générale...

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