mardi 25 août 2015

Meuse - trois mois ferme pour l’évadé de la prison de Saint-Mihiel

SA GRANDE évasion aura duré onze jours. Incarcéré depuis deux ans, le détenu Mike Montillot était en permission le 20 juillet dernier. Une autorisation de sortie qui devait courir de 8 h à 18 h. Mais le soir venu, Mike Montillot ne réintègre pas la prison de Saint-Mihiel.
 
Avec sa concubine et ses enfants, l’individu avait décidé de prendre la fuite. Ils étaient montés dans un bus, direction Vittel. L’évadé est finalement retrouvé le 31 août par les autorités, dans les Vosges.
Devant comparaître le 3 août, Mike Montillot avait bénéficié d’un délai pour préparer la défense. Une nouvelle comparution a donc eu lieu hier après-midi.
 
Devant le président, Christian Donnadieu, et ses assesseurs, Amélie Paporalkis et Catherine Busher-Martin, le prévenu peine à justifier son évasion. Il explique avoir été agressé, lui et sa concubine, au matin même de sa libération conditionnelle. Trois individus l’auraient menacé de représailles s’il refusait de faire entrer cinq grammes de stupéfiants dans la prison.
 
Une évasion nullement planifiée, bien au contraire, selon le prévenu. « On est parti comme ça », lâche le détenu. « On n’avait rien de prévu pour la suite. On n’en avait pas vraiment parlé », poursuit-il, à demi-mot.

Cinq mois requis

Le casier judiciaire de Mike Montillot est assez fourni, et la procureur ne manque pas d’énumérer ses 21 condamnations. « Son évasion n’émane pas d’une peur de représailles, mais plutôt d’une volonté de se soustraire de sa peine. Car cela a tout de même duré dans le temps », commente le ministère public. Cinq mois d’emprisonnement sont alors requis pour la partie civile.
 
« Mais enfin, il ne s’est pas évadé pour prendre des vacances ! On s’en est pris à lui et à sa famille ! », s’offusque Maître Legriffoul, avocat de la défense. « Comprenez mon client : s’il faisait entrer la drogue, il aurait eu des problèmes avec la justice. S’il ne le faisait pas, il en aurait eu avec ces délinquants. » Maître Legriffoul continue : « Certes, ce n’était pas le choix le plus judicieux, mais nous ne sommes pas dans le monde des Bisounours ! ».
 
Alors qu’il devait sortir en août 2016, sa peine a finalement été prolongée de trois mois ferme après délibération du jury. 

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