mercredi 23 septembre 2015

Epinal - déjà condamné à 53 ans de prison, il écope de deux années supplémentaires pour violences sur sa compagne

« Je dis la vérité. Ne cherchez pas à me donner tort ! Je ne l’ai jamais frappée ! » Debout dans le box du tribunal d’Epinal ce mardi après-midi, Jean-Marie Barus, 65 ans, s’insurge contre les accusations de violences qui lui sont reprochées.
Le sexagénaire a écopé de deux ans de prison pour les violences sur sa compagne. (Iluustration J.H.)  
 
Face à lui, une septuagénaire qui n’est autre que sa compagne depuis près de trois ans. Cette femme, au visage tuméfié et bleuté, aurait subi les coups de ce sexagénaire déjà condamné à neuf reprises pour des faits de vol à main armée. Au total, l’individu cumule neuf condamnations pour 53 années de prison !
 
L’homme ne doit pas être jugé sur son casier judiciaire. Mais d’après la victime, c’est bien lui qui se serait acharné sur elle il y a de cela trois semaines au domicile spinalien de l’intéressée.

Sauf que Jean-Marie Barus nie tout et affirme que c’est un certain Gérard qui l’aurait frappée aussi violemment. Mais l’homme ne s’arrête pas à ses dénégations. Il affirme aussi que sa compagne a un « appétit sexuel énorme » et qu’elle assouvissait ses désirs avec d’autres partenaires dont ce fameux Gérard. Le prévenu tente de prouver son innocence en expliquant que c’est lui qui a emmené sa compagne à la gendarmerie d’Eloyes pour qu’elle dépose plainte. « Je l’ai également emmenée à l’hôpital de Remiremont pour qu’elle fasse soigner son œil. Si c’était moi, pourquoi j’aurais fait ça ? »

Seul souci : la voisine de la septuagénaire déclare qu’elle entend régulièrement le couple se disputer. C’est d’ailleurs après avoir recueilli les confessions de la compagne que cette même voisine a contacté la police.

« C’est une manipulatrice. Elle est vicieuse. Elle fait cela pour se débarrasser de moi » , lance le sexagénaire, actuellement sous libération conditionnelle, tout en invectivant sa compagne dans la salle pour qu’elle se rétracte : « Je ne t’ai pas frappée, dis la vérité ! » L’homme est virulent, ce qui entraîne son évacuation du box des accusés.

Pour la substitut du procureur Alice Mazière, les éléments accablent le prévenu. Car malgré sa bipolarité, la compagne a donné à quatre reprises une version des faits similaire. Quant au témoignage de la voisine, il semble solide pour la représentante du Parquet qui pointe du doigt une expertise psychiatrique qui dépeint Jean-Marie Barus comme un homme psychopathe et égocentrique. Elle requiert six ans de prison étant donné que l’individu est en récidive légale.

Pour Me Rojde Kocabey, avocate du sexagénaire, aucun élément ne prouve la culpabilité de son client...

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