jeudi 15 octobre 2015

Tribunal de Saint-Omer - « J’aurais agressé n’importe quel surveillant ce jour-là »

Un Roubaisien de 36 ans a comparu mercredi 14 octobre devant le tribunal correctionnel de Saint-Omer après une violente agression contre un surveillant de la prison de Longuenesse.


L’agression du surveillant s’est déroulée le 18 septembre, au petit matin, au centre de détention de Longuenesse.
 
« Ce n’est pas une agression classique que vous avez à juger, a indiqué, mercredi 14 octobre, Anne-Laure Le Galloudec, substitut du procureur. C’est une agression particulièrement violente, délibérée. »

Le 18 septembre, un surveillant du centre pénitentiaire de Longuenesse, « sans histoire », prend son service à 7 h au centre de détention. Il ouvre les cellules en saluant chaque détenu. Derrière la porte de la cellule 108, attend Jean-Louis Figueiredo, un Roubaisien de 36 ans. Il est armé d’une planche de bois, un morceau de son lit. Dès que le surveillant ouvre la porte, il lui porte un coup aux côtes. L’agent tombe, entraînant le détenu dans sa chute.

Un détenu à la rescousse

Un autre détenu entend un grand boum. Quand il sort de sa cellule, il voit le pugilat, maîtrise Jean-Louis Figueiredo avant que des surveillants ne l’enferment en quartier disciplinaire. Le médecin a diagnostiqué une incapacité de travail de deux jours au surveillant, mais, traumatisé, il est encore en arrêt.

« Je suis coupable »

À la barre, le prévenu « shooté aux médicaments », selon son avocate, est difficilement compréhensible. Son procès avait été renvoyé en septembre, il était alors incapable de se défendre. Il reconnaît les faits : « Je suis coupable » et regrette. En revanche, il nie avoir essayé de blesser le surveillant avec du verre. « La veille, j’avais tout cassé dans la cellule (il était aussi jugé pour ça), le verre était par terre, c’est tout. » En revanche, ses explications sont « inquiétantes » : « Je n’ai rien contre cet homme, mais c’est un trop-plein. J’ai vu rouge et j’aurais agressé n’importe quel surveillant ce jour-là. »

Interné en hôpital psychiatrique

Son casier judiciaire compte dix condamnations, dont cinq incarcérations. Il est jugé en récidive légale pour les faits de violence. Mais de sa personnalité, on retient son profil psychologique sur fond de dépression et d’addiction. Il a été interné en hôpital psychiatrique. L’expert conclut à « une altération partielle de son discernement au moment des faits ».

« Ce ne sont pas les faits qui sont compliqués, a dit Anne-Laure Le Galloudec, c’est la personnalité du prévenu. Vous en tiendrez compte. » Elle requiert « au moins dix-huit mois de prison ferme ».

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