mardi 20 octobre 2015

Vannes - Sortie catamaran pour des détenus de la prison Nazareth « en voie de radicalisation »

L’affaire pourrait faire grand bruit : plusieurs détenus de la prison Nazareth de Vannes, considérés comme potentiellement « en voie de radicalisation » bénéficient de plusieurs ateliers « de réinsertion » financés par le contribuable via les collectivités territoriales.
 
Vannes
 
Dans le cadre du plan de lutte contre la radicalisation dans les prisons, mais également du plan local « mer, vecteur d’insertion », la prison Nazareth de Vannes, comme d’autres établissements en Bretagne et en France, va ainsi permettre à des groupes de détenus (sur la base du volontariat) jugés à risque de bénéficier notamment de formations théoriques sur la navigation en mer, et de sorties pratiques, lors desquelles ils pourront faire plusieurs séances de catamaran ou de voiles.
Après validation de leurs dossiers par le procureur ainsi que par le juge d’application des peines (JAP) les heureux candidats sélectionnés à la prison de Vannes ( 10 détenus pour la session pratique, 5 pour la session théorique (7 d’après une de nos sources)) sont pris en charge par un établissement public local (EPL) baptisé 47° nautique, « c’est une simple prestation de service, pas une convention » nous indique Sébastien Fablet, son directeur. Coût de la partie pratique : 160€ / séance (il y en aurait 6 ou 7 par groupes) et par détenu.
 
Le directeur  nous précise que « le personnel a été mobilisé et sensibilisé pour accueillir un public auquel nous ne sommes pas habitués, mais traité comme des clients normaux. Une facture sera ensuite établie comme pour tous clients et adressée à la prison de Vannes  ». Le président d’EPL Nautisme ( 47°nautique) n’est autre que Gilbert Lorho, vice-président …. de Vannes Agglomération.
Joint par téléphone, le directeur de la prison, Monsieur Xavier Rideau, nous a confirmé la mise en place d’un programme « dans le cadre d’un plan inter-régional » dont les détenus de la prison de Vannes ne sont qu’une petite partie des bénéficiaires de ce genre d’aménagement. Cette prison ne dispose aujourd’hui que de 39 places d’hébergements, pour un taux de remplissage proche des 200% (7 détenus bénéficient du régime de semi-liberté). Un communiqué annonçant l’ensemble des dispositifs mis en place pour la réinsertion des détenus dans le Morbihan – « la large majorité de nos détenus sont résidents du Morbihan » indique M. Rideau – sera diffusé prochainement à la presse.
 
Fin juin 2015, le contrôleur général des lieux de privation de liberté a rendu un rapport dans lequel il émettait des réserves sur la lutte contre la radicalisation islamiste en prison. Dans un communiqué adressé à la presse, Bertrand Iragne, conseiller municipal FN de Vannes et conseiller communautaire au sein de Vannes Agglomération dénonce cette décision : « alors que nos forces de l’ordre manifestent devant le ministère de la Justice pour dénoncer ses dysfonctionnements, que nos policiers se font abattre par des permissionnaires radicalisés. Que le budget du pays est extrêmement contraint, que nos compatriotes comptent leur salaire et leur retraite à l’euro près, l’administration pénitentiaire dépense l’argent de nos impôts en câlineries pour les prisonniers. Il faut que ce scandale cesse et que monsieur Rideau sache raison garder » avant d’avertir : « Le F.N.une fois investi à la région s’opposera systématiquement à ce type d’injustice.»
 
Une certaine gêne était perceptible chez  les différents interlocuteurs que nous avons  pu joindre hier, probablement en raison de la confidentialité de ces informations. Gêne qui est probablement due à la volonté de passer sous silence le fait que les citoyens français financent aujourd’hui les loisirs de détenus jugés potentiellement dangereux.

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