lundi 16 novembre 2015

Attentats à Paris : quand Sarkozy condamne... son propre "laxisme"

Quand certains ont la mémoire courte... Ils réclament plus de moyens sécuritaires alors qu'ils ont été les chantres de la RGPP et du démantèlement des forces de sécurité !
L'ex président de la République a dénoncé le fait qu'un des terroristes ait été condamné huit fois sans avoir jamais fait un jour de prison. Certes. Mais les condamnations ont été prononcées entre 2004 et 2010...
 
Nicolas Sarkozy lors de la journée de travail sur la sécurité, le 3 novembre 2015.
 
C’est ce qui s’appelle une jolie balle dans le pied.

Sur TF1, Nicolas Sarkozy a fait… Du Sarkozy, appelant à plus de sécurité et plus de fermeté : «Un dernier point : il faut que les peines soient appliquées. L’un des individus avait été condamné huit fois. Huit fois, et pas un seul jour en prison», a-t-il ainsi déclaré. Rien de faux…

Sauf que l’ex-Président oublie de mentionner que les huit condamnations dudit terroriste ont été prononcées pour des faits mineurs n'ayant rien à voir avec le terrorisme... entre 2004 et 2010, soit à une période où la droite était aux manettes, et lui ministre de l’Intérieur puis surtout comme Président de la République.

Nicolas Sarkozy fait en effet allusion à Ismaël Mostefaï, l’un des terroristes du Bataclan, identifié par les enquêteurs à partir d’un morceau de doigt arraché dans l’explosion. Hier, le procureur de la République de Paris, François Molins a évoqué le parcours du terroriste, «jamais incarcéré», bien qu’ayant fait l’objet de «huit condamnations pour des délits de droit commun entre 2004 et 2010».
Ce qui rend donc la déclaration de Nicolas Sarkozy un poil maladroite… Le Président de LR, qui se pose sur TF1 en chantre de la prison, a probablement oublié que c'est lors de son mandat que la réforme de sa garde des Sceaux Rachida Dati a rendu éligible aux aménagements toutes les peines égales ou inféreures à deux ans de prison... Une réforme qui a eu pour effet d'engorger le système et d'augmenter le nombre des peines en attente d'exécution.

Au delà de cette légère contradiction, Nicolas Sarkozy pêche aussi par légereté en pointant le laxisme -voire un dysfonctionnement- de la justice sans rien de dire la gravité (toute relative) des faits reprochés à l'époque à Ismaël Mostefaï, et en suggérant de manière aventureuse (à tout le moins) qu’un passage en prison à aurait changé quelque chose à son implication dans la tragédie de vendredi.
www.liberation.fr

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