mercredi 20 janvier 2016

Incarcéré à Ensisheim... La traque du « tueur de l’Est parisien »

Une libre adaptation, par Yves Rénier, de l’autobiographie de Martine Monteil, ancienne patronne de la Crim’

Mathilde Seigner dans le rôle de la commissaire divisionnaire Martine Monteil et Philippe Torreton dans celui du commandant Cardella dans un bureau du 36 quai des Orfèvres

Le réalisateur Yves Rénier avait déjà dirigé, en 2012, Mathilde Seigner, dans un téléfilm où elle tient le rôle-titre, Médecin-chef à la Santé.

Une fiction très réussie, inspirée du livre de Véronique Vasseur (Le Cherche Midi, 2000), qui dénonçait les conditions de détention scandaleuses auxquels étaient soumis les prisonniers de l’établissement pénitentiaire parisien.

Le tandem nous livre cette fois Flic, tout simplement, librement adapté de l’autobiographie de Martine Monteil (Michel Lafon, 2008), qui a dirigé la brigade des stupéfiants, la Mondaine (la brigade des mœurs), la brigade de répression du banditisme et la brigade criminelle (la Crim’).

Yves Rénier a d’abord fait le choix de commencer son téléfilm sur l’arrivée de Martine Monteil au quai des Orfèvres, où elle vient d’être nommée pour redorer le blason de la Crim’.

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Puis de concentrer, ensuite, l’action sur la traque de Guy Georges (surnommé, plus tard, « le tueur de l’Est parisien »), qui a violé et a assassiné sept jeunes femmes de 1991 à 1997.

C’est donc tout autant sur l’intrigue et la tension qu’elle fait monter au sein des équipes chargées de mener l’enquête que sur les méthodes et l’autorité dont use la nouvelle patronne du « 36 » que se construit Flic, tout simplement.
Alternance de ralentis et de plans rapides

Rénier sait mettre en scène. Dans Médecin-chef à la Santé, il entraînait, avec une belle dextérité, sa caméra dans la prison. Ici, il la glisse, la nuit, dans les rues, les bars et les cages d’immeubles de Paris, en alternant ralentis et plans rapides, qui multiplient les angles, jusqu’à nous faire perdre nos repères.

Flic, tout simplement, dont la trame est signée Hugues Pagan, ex-inspecteur divisionnaire devenu romancier et scénariste, érige, certes, le dévouement policier à hauteur de morale et de valeur communes.

Mais il dit aussi les fragilités des hommes et des femmes soumis, chaque jour, à la violence, tout comme il ne cache pas la puissance (et la médiocrité) de certains ego qui empêchent l’enquête d’avancer. Le téléfilm montre les pièges du pouvoir, le cynisme politique et les manœuvres ministérielles. Et donne, une fois de plus, à Mathilde Seigner un rôle auquel elle apporte, outre la fermeté qu’exige son personnage, une saisissante gravité.

Flic, tout simplement, d’Yves Rénier. Avec Mathilde Seigner, Philippe Torreton, Kamel Belghazi, Yves Rénier (France, 2015, 95 min). Le mercredi 20 janvier à 20 h 55 sur France 2.

Le Monde

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