dimanche 24 janvier 2016

Oermingen - Se former en prison pour faciliter sa réinsertion

La détention n’est pas un temps vide, martèle Claire Nourry, la directrice adjointe du centre d’Oermingen.

Au terme de plusieurs mois de formation, les détenus se sont vus remettre leur diplôme niveau CAP. Une première pour beaucoup d’entre eux.  Photo RL

Les quatre formations que nous proposons ici permettent aux détenus de donner du sens à leur incarcération, en utilisant cette période pour obtenir une qualification et avoir une chance de trouver un travail à leur sortie. »

Ouvertes à tous les prisonniers, ils sont 85 à en avoir bénéficié cette année. « Les formations de carreleur, de soudeur et d’agent de fabrication aboutissent à l’obtention d’un diplôme niveau CAP.

L’atelier espaces verts permet surtout une remobilisation professionnelle de la personne, explique Laurence Denis, responsable de la formation professionnelle des détenus à la direction interrégionale des services pénitentiaires. Ces diplômes sont reconnus en dehors des murs de la prison. Ils sont un vrai plus pour la réinsertion. »

Se réconcilier avec l’école

Ainsi, une vingtaine de détenus, âgés de 30 ans en moyenne, se sont ainsi vus remettre un diplôme des mains de la directrice adjointe, les absents ayant quitté l’établissement au terme de leur emprisonnement.

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Et pour la plupart des promus, l’obtention du diplôme est souvent une première. « Ils sont généralement sans qualification, en échec dans leur parcours initial, avec un passé scolaire un peu difficile. Pour eux c’est d’abord une réconciliation avec l’école et l’apprentissage » , souligne Claire Nourry.

Sabas vient d’obtenir son titre professionnel d’agent de fabrication industrielle. « J’étais sans diplôme. Avec ça, je vais pouvoir chercher du travail à la sortie. J’ai une petite fille, je veux pouvoir subvenir à ses besoins, m’assumer. Et le travail, c’est essentiel, reconnaît le détenu. Je suis content d’avoir pu bénéficier de cette formation et fier d’être allé au bout. »

Un moyen de réduire sa peine

Et puis ces formations effectuées entre les murs sont aussi un moyen de réduire la condamnation, comme l’explique Alexandre Krauschaar, le juge d’application des peines pour le centre d’Oermingen. « C’est la preuve d’une certaine volonté de s’en sortir de leur part, estime le juge. C’est donc un élément que je prends en compte le plus possible quand il s’agit de réduire la sanction.

Travailler est le meilleur moyen de se réinsérer. Il faut donc valoriser leur initiative et leur motivation. »

Mohamed brandit fièrement son diplôme d’agent de fabrication.

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