mercredi 27 janvier 2016

PMA, réforme pénale, renseignement: les nombreux renoncements de Taubira

Les années passées par Christiane Taubira à la Chancellerie sont marquées par des renoncements de la part de la désormais ancienne ministre de la Justice.

Christiane Taubira au gouvernement, c'est terminé. La garde des Sceaux a présenté officiellement sa démission mercredi, après des semaines d'imbroglio autour de la déchéance de nationalité. Une loi de trop pour la ministre. Pourtant, Christiane Taubira avait dû avaler un certain nombre de couleuvres depuis sa nomination au gouvernement.

 
> La PMA pour les couples de femmes

Le combat le plus symbolique de Christiane Taubira au gouvernement aura été la défense de la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels. On se souvient de ses discours tonitruants, de ses réponses parfois sèches, parfois humoristiques dans l'hémicycle de l'Assemblée. Mais Christiane Taubira n'a jamais caché son amertume de voir le gouvernement abandonner le projet de légiférer en faveur de la PMA pour les couples de femmes.

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En février 2013, le soir du vote pour la loi sur le mariage pour tous, elle relance le débat sur France 2, estimant la demande des couples de femmes "légitime". "Le gouvernement aura le souci de traiter le sujet de la façon la plus complète, la plus juste et la plus efficace possible", déclare-t-elle. Deux ans et demi plus tard, en octobre 2015, elle relance le débat dans un documentaire diffusé sur Canal+… En vain.

> Le report de la réforme pénale

La réforme pénale n'aura pas été de tout repos pour la garde des Sceaux. Dès l'été 2013, Manuel Valls, alors qu'il est encore ministre de l'Intérieur, fait part à François Hollande de ses désaccords dans un courrier qui finit par fuiter dans la presse. Le bras de fer s'engage entre les deux ministres, et est finalement remporté par Christiane Taubira. Mais François Hollande décide finalement de reporter la réforme après les municipales, contre l'avis de la garde des Sceaux qui parle alors d'une "faute politique".

> Le virage de l'été 2014

L'été 2014 marque un tournant dans la politique de François Hollande. En désaccord profond avec les choix économiques du chef de l'Etat, trois ministres marqués à gauche quittent le gouvernement: Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti.

Les regards se tournent alors vers Christiane Taubira: la garde des Sceaux s'est rendue en août 2014 à la réunion des frondeurs du PS à La Rochelle, et ne cache pas son soutien à la frange de gauche du parti. Dans le même temps, le très libéral Emmanuel Macron est nommé ministre de l'Economie. Est-il de gauche? "Je ne sais pas", répond Christiane Taubira sur BFMTV. Une réponse qui en dit long.

> La loi sur le renseignement

Les attentats de janvier 2015 ont conduit le gouvernement à préparer une loi sur le renseignement que Christiane Taubira a toujours considérée avec méfiance. En mai 2015, à la question de savoir si elle serait descendue dans la rue contre ce texte si elle n'avait pas été au gouvernement, elle répond: "évidemment".

Quelques jours plus tard, elle lance encore sur BFMTV que "par nature, le renseignement est une intrusion". La garde des Sceaux tente malgré tout de faire passer un amendement contre l'intégration du bureau pénitentiaire, qui dépend de son ministère, à la communauté du renseignement. Un amendement rejeté par les députés, de droite mais aussi de la majorité.

BFM TV

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