dimanche 24 avril 2016

Béziers : il frappe un gardien de prison pendant une fouille

Le jeune homme incarcéré de 18 ans a été condamné par le tribunal de Béziers à 12 mois d'incarcération supplémentaires.

Béziers : il frappe un gardien de prison pendant une fouille

Les faits reprochés à ce très jeune Nîmois d'origine, qui a fêté ses 18 ans en février, incarcéré au Gasquinoy, ont été commis le 5 avril dernier.

Menace de mort contre un gardien de prison, violences aggravées en récidive contre le surveillant, recel d'un téléphone portable : tels étaient les trois griefs pour lesquels le tribunal de Béziers l'a reconnu coupable.

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Et l'a condamné à douze mois de prison supplémentaires avec mandat de dépôt, confiscation du téléphone. Il devra également indemniser la victime pour préjudice moral à hauteur de 1 000 €.

"Je n'ai fait que me défendre"

Le jeune homme est donc incarcéré. Une fouille des cellules est organisée. Deux surveillants le font sortir de sa chambre et l'amènent dans le local de fouille. Ils lui demandent de se déshabiller. Un téléphone tombe.

L'un des deux gardiens sort de la pièce pour apporter le portable à son supérieur. Quand il revient, il assiste à des menaces proférées par le jeune contre le gardien qui était resté avec lui, qu'il tente de frapper. Le gardien s'interpose et prend un coup. Le jeune homme est placé en garde à vue. Il dira avoir été a victime du surveillant qui l'a bousculé : "Je n'ai fait que me défendre"

À la barre, il campe sur ses positions. L'homme, au physique sportif mais très petit, semble ne pas comprendre. Il a 13 condamnations à son casier pour des violences, des vols, des vols en réunion et détentions de stupéfiants, commis à partir de 2012. Il ne sait ni lire, ni écrire, n'a pas de diplôme, n'a jamais travaillé. Quand il n'est pas en prison, il vit chez sa femme, à Gignac, avec qui il a un enfant de douze mois. Il est suivi depuis deux ans pour une dépression nerveuse. La victime s'est constituée partie civile. Pour son avocat, le prévenu "n'accepte pas les règles pénitentiaires, il est agressif envers le personnel". Il rappelle que le jeune homme a déjà eu trois retraits de remises de peines en 2015 pour des faits survenus en prison.

"Je suis convaincue que mon client ne comprend pas tout"

Pour l'auditrice de justice, Chrystel Benedetti, "rien ne corrobore l'explication" du prévenu. Elle demande 15 mois ferme avec mandat de dépôt et confiscation du téléphone. Pour Maître Carabasse, qui défend le prévenu, ce dossier l'"agace. Je suis convaincue que mon client ne comprend pas tout.

De plus, il dit qu'il s'est défendu. J'assiste régulièrement à des commissions disciplinaires de la prison, et le nom du surveillant, celui qui est resté seul avec lui, revient souvent. Par ailleurs, il dit qu'il a eu une dent cassée par le surveillant, qu'il a demandé à voir un médecin, mais on le lui a refusé. Par ailleurs, la vidéo dans le couloir, devant la porte, a été effacée. Peut-être aurait-elle permis d'en savoir un peu plus, par exemple pour savoir si un autre prisonnier était passé à ce moment-là et aurait vu ou entendu quelque chose...".

Elle indique tout de même que le métier de surveillant de prison est difficile mais qu'il faut tenir compte de ces zones d'ombre. Elle demande au président de rejeter la demande d'indemnisation de la partie civile (2000 €). Le président Jean-Philippe Lejeune ne tiendra pas compte de sa plaidoirie.

Midi Libre

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