lundi 30 mai 2016

Originaire du Loiret, un prisonnier a tout fait pour quitter le centre pénitentiaire du Havre. Quitte à être encore condamné.

«Je ne m’arrêterai pas. Je recommencerai dans dix jours », prévient le détenu jugé par le tribunal correctionnel du Havre. 

« Je recommencerai tant que je n’aurai pas obtenu un nouveau transfert pour me rapprocher de ma famille. » Fahim, âgé de 24 ans et originaire du Loiret, est poursuivi pour deux séries de menaces à l’encontre d’une surveillante de prison.

« Quand j’ai mon enfant au téléphone le soir, il me demande « t’es où, papa ? ». Vous voulez que je lui réponde quoi ? » peste Fahim.



Menaces et intimidations

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Déplacé de la prison de Douai (59) en janvier 2016 pour raison disciplinaire, il se trouve désormais à Saint-Aubin-Routot. Il a formulé une demande de travail aux ateliers, tout en menaçant par courrier une première fois la surveillante le 3 février dernier. Le travail accordé, il est aussitôt suspendu en raison d’absences. Et, dans la foulée, le détenu costaud reprend la plume et menace encore la fonctionnaire en des termes sans équivoque.

Dans une litanie d’intimidations, il promet à elle et à son entourage « une mauvaise expérience ». Au cas où il ne pourrait pas l’accomplir lui-même, Fahim enverra « du monde beaucoup moins compréhensif » que lui. Lorsqu’il évoque dans ces courriers internes son désir de travailler, celui-ci n’est que prétexte. Le détenu le dit à l’audience : « Par rapport aux gens, je n’ai pas besoin de travailler. J’ai fait ce qu’il fallait dehors. Je peux rester en prison. Je sais ce que je fais. Il me reste deux ans à purger. Si vous me mettez deux, trois ou quatre ans, je les ferai. Je veux juste me rapprocher des miens ».

Douai ne lui plaisait pas. Le Havre non plus. Fahim vise le Loiret. Ou bien Marseille, voire l’étranger. « Quand on demande les choses gentiment, il n’y a pas de réponse. Vous ne respectez pas », lance le prévenu aux juges qui le rencontrent pour la première fois de leur vie. « Je recommencerai. »

La correctionnelle ne s’attarde guère sur le passé judiciaire du prévenu. Pourtant, celui-ci pourrait retenir l’attention. En 2014, Fahim avait été condamné pour de violents vols de sacs à main dans le métro de Lille et pour avoir assené des coups de bouteille sur la tête d’un homme qui lui avait refusé une cigarette.

Dans le box havrais, il peine à conserver son calme. Le parquet avait requis une nouvelle année de prison ferme. Les juges ne prononcent que sept mois ferme et l’indemnisation de la surveillante pénitentiaire.

Paris-Normandie

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