mercredi 22 juin 2016

Les conseillers d'insertion manquent de moyens

Châteauroux. Les conseillers du Spip qui accompagnent les détenus pour faciliter leur réinsertion et limiter les récidives, ont manifesté hier.

Les conseillers du Service d'insertion et de probation de l'Indre, en compagnie d'Amandine Dumas, juge d'application des peines, et Rémi Figeroux, vice-président du tribunal. - Les conseillers du Service d'insertion et de probation de l'Indre, en compagnie d'Amandine Dumas, juge d'application des peines, et Rémi Figeroux, vice-président du tribunal.

Après une première manifestation à Paris, le 10 mai, les conseillers du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) de l'Indre se sont retrouvés sur les marches du palais de justice de Châteauroux, hier, entre 12 h et 14 h, pour demander de meilleures conditions de travail.



Privés du droit de grève, ils ont ainsi manifesté durant leur pause déjeuner. Plusieurs magistrats leur ont apporté leur soutien. « Il y a même un détenu qui m'a dit : " S'il faut faire des pancartes, moi je vous aide ! " », sourit Sabrina Guillermo, déléguée CGT.

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Depuis quatre mois, ils tentent de se faire entendre du ministère de la Justice et de la direction de l'Administration pénitentiaire pour bénéficier des revalorisations d'indice accordées en décembre dernier aux personnels pénitentiaires, dont ils ont été exclus.

Mais ils dénoncent surtout d'importants manques de moyens humains. Les Spip comptent ainsi 4.000 personnels dont seulement 2.800 sont réellement opérationnels sur le terrain, pour assurer le suivi de 240.000 à 250.000 personnes.

Un chiffre très éloigné des 60 personnes par conseiller préconisées par le Conseil de l'Europe ou des 30 personnes par agent au Canada et des 25 en Suède.

L'Indre compte une quinzaine de conseillers d'insertion, quatre postes de directeur et des agents administratifs, pour 200 détenus à Saint-Maur, 380 au Craquelin ainsi que 120 personnes en milieu ouvert par conseiller. « Ce sont des gens qui accumulent les difficultés et la condamnation en justice vient souvent ensuite.Plus le nombre de mesures augmente, plus on réduit le temps passé avec eux.

C'est difficile de faire un travail de qualité. Beaucoup de partenaires sont eux aussi en difficulté comme Pôle emploi, l'Afpa ou le Greta. Et les difficultés de logement s'y ajoutent. C'est frustrant pour nous mais surtout pour les gens qui sont suivis. Pour ceux qui font des efforts d'insertion, quand on n'arrive qu'à peu de résultats car peu de moyens, quelle image on leur renvoie de la justice, de l'effort ? »

" Difficile de faire un travail de qualité "

Les conseillers du Spip dénoncent également des problèmes matériels : véhicules de service manquants, locaux vétustes ou parc informatique inadapté. Leur rôle est pourtant primordial dans l'accompagnement des citoyens incarcérés et dans la lutte contre la récidive.

Ils prennent ainsi en charge les anciens détenus ou les personnes condamnées à des travaux d'intérêt généraux et des peines avec sursis, ainsi que les détenus en attente de procès ou déjà condamnés, permettant le maintien des liens avec les familles, les bailleurs, les employeurs et divers partenaires tels que Caf, Pôle emploi, Trésor public ou associations d'insertion, « pour que quand ils sortent, tous les liens ne soient pas rompus », limitant ainsi les risques de récidive.

La Nouvelle République 

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