jeudi 16 juin 2016

L'inquiétante correspondance de Mohamed Abrini avec un codétenu

Mohamed Abrini, inculpé dans les enquêtes sur les attentats de Paris et Bruxelles, aurait correspondu, depuis sa prison belge, avec un codétenu, membre de la cellule de Verviers. Un message a été intercepté: «Il y a quelque chose qui bouge en France».

Mohamed Abrini.

Mohamed Abrini, mis en examen dans le cadre des enquêtes sur les attentats de Paris (130 morts) et Bruxelles (32 morts), a-t-il réussi, depuis sa cellule de la prison de Beveren (Belgique), à communiquer avec un membre de la cellule dite de «Verviers» ?



C’est la thèse avancée par la «Dernière heure» ce mercredi, qui s’est en tout cas fait confirmer par l’administration que les deux étaient détenus dans cet établissement pénitentiaire, dans des sections différentes -la 1ère et la 3e. «La police a immédiatement été prévenue. Elle va pouvoir enquêter», a-t-on simplement indiqué.

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Le Belge d'origine marocaine âgé de 31 ans «correspondait en cachette avec un autre suspect», affirme en effet le quotidien belge. «Le trafic a été découvert par hasard mardi par un codétenu qui a immédiatement prévenu la direction, lit-on. Le codétenu a intercepté un courrier écrit en arabe sur une feuille de format A 4. Abrini avait écrit : "Il y a quelque chose qui bouge en France."»

Son correspondant : Marouan El Bali

D’après les informations de la «DH», Abrini «se servait d’un autre détenu ou d’un surveillant pour faire parvenir le message à Marouan El Bali».  Ce dernier n’est autre que l’unique survivant de l’assaut de Verviers, le 15 janvier 2015. Le jeune homme de 26 ans est en effet le seul des trois jihadistes à avoir réchappé à l’opération qui a été lancée par les forces spéciales de la police belge, appuyées par les gendarmes français du GIGN, dans une maison du centre de Verviers, quelques jours après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher à Paris.

Il a été jugé avec 15 autres prévenus le mois dernier par le tribunal correctionnel de Bruxelles. «Il était la petite main et n'était absolument pas au courant de l'un ou l'autre projet d'attentat» (à Paris ou Bruxelles), a plaidé son avocat, Sébastien Courtoy. Le procureur fédéral a requis des peines de 10 à 18 ans de prison à l’encontre des membres de cette cellule -15 contre El Bali. Le jugement sera rendu début juillet.

Des preuves accablantes contre Abrini

Mohamed Abrini a pour sa part été arrêté le 8 avril à Bruxelles et mis en examen le lendemain notamment pour «assassinats terroristes». Il avait reconnu le 9 avril, au lendemain de son arrestation à Bruxelles, être «l'homme au chapeau» qui poussait son chariot à côté des deux kamikazes de l'aéroport de Zaventem - Ibrahim El Bakraoui et à Najim Lachraaoui- avant qu'ils se fassent exploser le 22 mars. Cet ami d'enfance de Salah Abdeslam aurait en outre conduit les assaillants de Belgique vers Paris le 12 novembre.

De son côté, Mohamed Abrini jure ne pas être radicalisé, et n’être jamais allé en Syrie – il est soupçonné d'y avoir effectué un bref passage à l'été 2015, et son petit frère Souleymane, 20 ans, y est mort en 2014 après avoir combattu dans la katiba (brigade islamiste) d'Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats parisiens. Pourtant, plusieurs éléments l’accablent. Mi-juillet, il avait notamment été localisé au Royaume-Uni, notamment à Birmingham (centre de l'Angleterre), un fief des islamistes britanniques. Son testament, écrit sur un ordinateur retrouvé dans une poubelle située non loin du point de départ des kamikazes de l’aéroport de Bruxelles, confirmait en outre sa volonté de mourir en martyr.

La chambre du conseil de Bruxelles a rendu exécutoire, jeudi dernier, son mandat d’arrêt européen. Concrètement, elle a approuvé le principe de sa remise à la France. Toutefois, «l'exécution proprement dite ne va pas du tout être faite dans l'immédiat», avait alors précisé à l’AFP un porte-parole du parquet.

Paris Match

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