jeudi 23 juin 2016

SAINT-MIHIEL : 3 ans fermes pour l'agression au rasoir de 2 surveillants

3 ans fermes pour l'agression au rasoir de 2 surveillants


La mobilisation syndicale annoncée ce vendredi matin à la maison d’arrêt de Bar-le-Duc pour dénoncer des conditions de travail qui se dégradent pour les surveillants pénitentiaires face à « une population pénale de plus en plus revendicative » est à nouveau illustrée par une affaire venue ce mercredi devant le tribunal correctionnel.



Où un individu de 22 ans, originaire de l’île de Saint-Martin (partie néerlandaise) et détenu à Saint-Mihiel depuis juillet 2014, devait répondre de violences aggravées en récidive sur deux agents de l’administration pénitentiaire.

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Les faits se sont produits le 23 mai dernier, en fin de matinée, lorsque ce détenu au tempérament très violent a refusé de réintégrer sa cellule. Fou de rage que sa demande de sortie du quartier fermé n’ait pas reçu d’écho favorable. Il a commencé à lancer une caisse vers les surveillants avant d’être maîtrisé, à terre et par la force.

C’est à cet instant que le détenu a réussi « à donner des coups » avec son bras gauche. « Je lui faisais une clef de bras, à genoux, quand j’ai senti comme une piqûre d’insecte et un liquide poisseux, du sang, qui coulait le long de ma jambe », témoigne à la barre l’une des victimes.

Une brosse à dents avec une lame de rasoir

Le matin même, le détenu avait confectionné une arme artisanale à l’aide d’un manche de brosse à dents au bout duquel était collée une lame de rasoir jetable. Me Théo Hel, en partie civile, y voit « un geste prémédité avec une arme conçue pour blesser un surveillant, un gradé de préférence ». Touchés aux membres inférieurs, les deux agents ont bénéficié respectivement d’une incapacité temporaire de travail de 4 jours et 10 jours.

Dans le box, Horick Angela, 22 ans, tente de brouiller les esprits en affirmant n’avoir blessé qu’un seul agent, « pour me défendre ». Des faits « minimisés » pour le substitut Marine Delanoë, qui estime que « l’arme était prête à l’emploi ». Mais ce qui l’inquiète le plus concerne le passé judiciaire du détenu.

Incarcéré depuis 2011, ce dernier a été condamné par la cour d’assises des mineurs de Guadeloupe à 8 ans d’emprisonnement pour « violences avec usage d’une arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». En 2014, nouvelle peine de 2 ans de prison pour violences sur un codétenu. Et au cours de sa dernière année de détention, trois mesures de quartier disciplinaire lui ont été signifiées pour violences sur détenu et surveillant.

Des excuses, des regrets

Pour le ministère public, la place de ce détenu « d’apparence calme mais porteur d’une grande violence » a encore toute sa place en prison. Et de requérir une peine de 3 ans ferme. La tâche de Me Angélique Lignot, en défense, s’annonçait ardue.

« Je déplore ici les conditions de travail des surveillants mais aussi les conditions de détention des détenus qui se dégradent. Mon client a juste demandé des explications qu’il n’a pas eues. Il faut lui laisser une chance de pouvoir se réinsérer », a plaidé l’avocate, privilégiant une peine de prison avec mise à l’épreuve, et surtout des soins adaptés.

Avant que le tribunal ne se retire pour délibérer, Horick Angela a tenu à s’excuser en regrettant ce qu’il avait fait. Ce qui ne l’a pas empêché de prolonger sa détention de trois ans, soit jusqu’en décembre 2021. Il devra par ailleurs régler 650 € et 1.100 € à ses deux victimes au titre de leur préjudice.

Est Républicain

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