samedi 25 juin 2016

Valence - L’avocat recadre son client jugé pour apologie du terrorisme

Au-delà du fait divers, ce sont les mots de l’avocat de la défense qui ont particulièrement résonné, hier, devant le tribunal correctionnel de Valence. 

Le prévenu avait inscrit des propos tels que “je ne suis pas Charlie” ou “vive Daesh” sur les murs de sa cellule et sur ceux de la cour de promenade du centre pénitentiaire de Valence. Ils lui ont valu une condamnation pour apologie du terrorisme.

Majid Gourini, Valentinois de 21 ans, y était jugé pour tout une série de faits commis, alors qu’il est détenu au centre pénitentiaire de Valence. Outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, dégradation de biens destinés à l’utilité publique et aussi apologie du terrorisme.



Courant mai en effet, le jeune homme s’en est pris à plusieurs reprises aux surveillants du quartier disciplinaire où il se trouve, les insultant, leur crachant au visage et les menaçant. Mais il a aussi écrit sur les murs de la cour de promenade et de sa cellule des propos qui lui valaient cette qualification d’apologie du terrorisme, notamment : « Je ne suis pas Charlie ; nique Charlie ; vive Daesh », pour ne citer que ceux-là.

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« Je n’étais pas content d’être au “mitard”. Ils sont rentrés casqués et ils ont voulu me mettre les menottes, on s’est battu et je leur ai craché dessus », a déclaré le prévenu, reconnaissant les faits.

Condamné à 10 mois ferme

Et concernant les inscriptions : « C’était le seul moyen pour attirer l’attention. »

Me Pierre-Yves Forster, conseil des surveillants qui se constituaient parties civiles, est revenu sur « le traumatisme que constituent ces menaces et ces insultes surtout lorsqu’elles sont dirigées contre les familles des victimes. »

« Le rôle du tribunal est de signifier l’impératif de respect de la loi, de respect des personnes et des biens », a soutenu la représentante du ministère public, considérant que le délit d’apologie du terrorisme était bien constitué.

« Je vous le dis M. Gourini : moi je suis Charlie ! », a déclaré Me Ivan Flaud entamant sa plaidoirie pour la défense.

« Je n’admets pas les actes de terrorisme, je n’admets pas que l’on impose ses idées par la violence […] M. Gourini, ce type de comportement contribue à faire monter les extrêmes dans ce pays et si cela continue, nous aurons une dictature dans ce pays […] Reste que certains surveillants dans ce centre pénitentiaire et même si je sais leurs difficultés, font tout pour faire exploser la cocotte-minute. Mon client n’en peut plus », a plaidé le conseil, ajoutant que le délit d’apologie du terrorisme ne pouvait être constitué dans la mesure « où le centre pénitentiaire n’est pas un lieu public. »

Majid Gourini a été déclaré coupable des infractions qui lui étaient reprochées et condamné à dix mois de prison ferme. Une décision qu’il a accueillie en proférant quelques insultes à l’adresse de la présidente du tribunal.

Le Dauphiné

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