dimanche 18 septembre 2016

ANNŒULLIN - Le durcissement de détention des radicalisés questionne les syndicats

Après l’agression, le 4 septembre dernier, de deux surveillants par un détenu de l’unité dédiée de la prison d’Osny, en région parisienne, le garde des Sceaux a annoncé de nouvelles mesures concernant les cinq unités dédiées aux détenus radicalisés. 

Le centre pénitentiaire d'Annœullin. Photo d’archivePatrick DELECROIX (La Voix du Nord)

« Oui mais comment faire ? », s’interrogent les syndicats.



Ces mesures décidées par le ministre de la Justice consistent notamment à durcir les conditions de détention. Le garde des Sceaux n’envisage pas des établissements entièrement dédiés aux détenus soupçonnés de terrorisme.

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Jean-Jacques Urvoas veut faire «  modifier immédiatement le régime de détention des cinq unités de prévention de la radicalisation  » expérimentées en France dans les prisons de Lille-Annœullin, Fleury-Mérogis, Fresnes et Osny, qui regroupent 89 personnes.

Dans les cinq unités dédiées, le ministre de la Justice entend organiser des changements de cellule plus fréquents, instaurer des rotations de cellule systématiques, et multiplier les fouilles.

Par ailleurs, les effets personnels des détenus seront limités au sein des cellules pour limiter les caches potentielles. Les possibilités de « cantiner » seront réduites et l’accès des détenus aux publications extérieures sera plus étroitement « contrôlé  ».

Le ministre envisage également des formations pour les personnels dans chaque établissement afin de rehausser plus encore la capacité de réponse face aux problèmes de sécurité. Ces mesures devraient entrer en application cette semaine.

Le rétablissement de fouilles un peu plus poussées devrait être généralisé à tous les détenus.

«  Ce que dit le ministre est parfait en théorie, sachant que l’article 57 défini par les règles pénitentiaires européennes d’effectuer des fouilles comme on le souhaite, alors comment cela va être mis en place  ?  », s’interroge Frédéric Blondel, délégué syndical de l’UFAP/UNSa-justice au centre pénitentiaire d’Annœullin.

Des armes confectionnées au sein de la prison

Il est d’accord sur la mesure limitant le nombre d’effets en cellule mais tempère en précisant : «  Qu’est-ce qui sera autorisé, et que va-t-on interdire ? La plupart des détenus qui détiennent une arme l’ont confectionnée eux-mêmes au sein de la prison. Une fourchette figurant dans leur dotation peut très bien être affûtée pour devenir une arme. Mais il n’y a pas que les radicalisés. Quand un surveillant se fait exploser le visage par un détenu, comme cela s’est produit il y a quelques jours à Amiens, le détenu n’était pas radicalisé mais la violence est là.  »

Selon lui, le rétablissement de fouilles un peu plus poussées devrait être généralisé à tous les détenus «  comme cela se faisait avant  », précise-t-il.

La Voix du Nord

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