vendredi 30 septembre 2016

DUNKERQUE - Un vaste trafic de drogue démantelé à la prison

Depuis le début de l’été, une dizaine de détenus de la maison d’arrêt de Dunkerque avaient monté un important trafic de cannabis, grâce à des téléphones qu’ils avaient réussi à se procurer. 

La drogue était introduite dans les parloirs, ou parachutée dans la cour de la prison.
 PHOTO MARC DEMEURE

Les policiers ont fait une descente en prison, mardi, pour mettre un terme à ce trafic.



L’enquête a démarré cet été, lorsqu’un surveillant pénitentiaire de la maison d’arrêt de Dunkerque a récupéré des numéros de téléphone appartenant à des détenus. Aussitôt, le parquet de Dunkerque a ouvert une enquête et saisi les policiers du groupe voie publique de la sûreté urbaine de Dunkerque, appuyé par la brigade des stupéfiants. Tout ce petit monde carcéral a été placé sur écoute téléphonique.

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Rapidement, les enquêteurs se sont aperçus que les téléphones qui avaient été introduits en prison servaient à « gérer » un trafic de cannabis, grâce à la complicité de personnes extérieures. «  La drogue était introduite lors de parloirs, par du parachutage dans la cour de la prison ou par un détenu bénéficiant d’une semi-liberté  », précise le directeur de l’établissement, qui a étroitement collaboré avec la police et le parquet pour cette enquête.

Dix téléphones retrouvés dans les cellules

De même que les téléphones ont été introduits par le biais du parloir, régulièrement, les détenus arrivaient à se faire livrer par leurs compagnes entre 25 et 80 grammes de cannabis, qu’ils revendaient à d’autres détenus.

Les téléphones passaient de main en main dans les cellules et les coups de fil étaient soutenus, plusieurs heures par jour

Après un long travail d’identification, les policiers ont opéré mardi une descente à la maison d’arrêt, menant une importante perquisition. Dix téléphones portables ont été retrouvés ainsi qu’une centaine de grammes de cannabis.

«  Les téléphones passaient de main en main dans les cellules et les coups de fil étaient soutenus, plusieurs heures par jour  », indique le commissaire de la sûreté urbaine. Mardi matin, une trentaine de fonctionnaires de police ont été mobilisés pour mener treize gardes à vue, concernant dix détenus et trois de leurs compagnes. Tous ont plus ou moins reconnu leurs agissements.

Jusqu’à 600 € les 15 grammes

Le trafic s’est révélé juteux avec des tarifs variés selon les capacités financières des détenus. Les passeurs irakiens, très friands de cannabis (ils sont une dizaine actuellement en détention à Dunkerque) pouvaient débourser 600 € pour quinze grammes de cannabis.

Sur les dix détenus, neuf seront présentés ce vendredi en comparution immédiate (l’un d’eux a été disculpé). Les trois compagnes qui fournissaient la drogue ont été convoquées ultérieurement devant le tribunal pour remise d’objets illicites en milieu carcéral.

La prison, une passoire?

Dix téléphones portables, de la drogue au sein de la maison d’arrêt, forcément, cela pose question.

«  Il y a des saisies régulières au sein de la maison d’arrêt, notamment quand les gens de l’extérieur envoient des «missiles» par-dessus le mur de la prison. Mais les fouilles systématiques à la sortie des parloirs ont disparu. Elles étaient considérées comme une atteinte à la dignité humaine.

D’un autre côté, cela facilite sûrement l’entrée en prison d’objets illicites. Techniquement et en raison de conditions matérielles, la fouille administrative et complète des cellules ne peut pas être réalisée tous les jours. Ensuite, les détenus font preuve d’une grande ingéniosité pour trouver des cachettes.

Mais il faut savoir qu’il n’existe aucune tolérance dans les services pénitentiaires concernant ce genre de faits  », explique Laurent Desmulie, directeur de la maison d’arrêt de Dunkerque, qui se félicite de l’aboutissement de cette enquête de police.

La Voix du Nord

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