vendredi 21 octobre 2016

"JE ME SUIS RETROUVÉ AU SOL À ME BATTRE" : LE RAS-LE-BOL DES SURVEILLANTS PÉNITENTIAIRES

Violence, trafic... De plus en plus d'employés de l'administration pénitentiaire claquent la porte. L'un d'entre eux a franchi le pas après 17 ans de service. Il raconte son expérience à LCI.

Après 17  ans de service, celui que nous appellerons Jérôme a décidé de jeter l'éponge. Surveillant pénitentiaire à Béziers, il a claqué la porte suite à un ultime épisode de violence dans son établissement.



L'homme, qui témoigne anonymement, raconte son agression par l'un des détenus. "Après le coup de tête d'un détenu, je me suis retrouvé au sol à me battre", se souvient-il avant d'insister sur l'omniprésence de cette violence. "On était conscient qu'à tout moment, on pouvait rencontrer un couteau ou se faire agresser par plusieurs détenus."

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Au-delà de ce danger, il décrit un sentiment de lassitude. Chaque jour, des centaines d'objets lancés au-dessus des murs pénètrent dans la prison. "On saisit des téléphones portables dans une cellule, deux jours après il y en a autant", déplore-t-il. "

Le personnel baisse les bras. Il n'y a rien qui est fait pour mettre un terme à toutes ces intrusions d'appareils et de produits stupéfiants".

Un quart des surveillants pénitentiaires démissionnent chaque année

Violence, conditions de travail, immobilisme des autorités... Les métiers du milieu carcéral n'attirent plus. Entre 1000 et 3000 postes seraient actuellement vacants dans l'administration pénitentiaire.

Un manque d'effectifs qui, selon les syndicats, ne devrait qu'augmenter. "Toute la journée, vous allez subir les insultes, les crachats, les provocations, voire agressions. On prend un jeune surveillant : arriver dans cette jungle, ce n'est pas possible", s'attriste Stéphane Barraut, secrétaire général adjoint de l'Ufap, premier syndicat de l'administration pénitentiaire.

Chaque année, environ un quart des surveillants pénitentiaires démissionnent ou ne vont pas au bout de leur formation.

Une fuite que tente d'enrayer la direction des services en demandant à tous les services RH, selon un document confidentiel que LCI a pu se procurer, de bloquer les départs.

Depuis l'annonce par Manuel Valls de la construction de 33 nouvelles prisons, plusieurs campagnes de communication visant à recruter de nouveau agents pénitentiaires ont été lancées. Elles seraient pour l'heure très loin d'avoir porté leurs fruits.

LCI

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