vendredi 28 octobre 2016

MONTBÉLIARD : POLICIERS EN RÉSISTANCE

Après les mesures annoncées par le ministre de l’Intérieur, les policiers « en colère » attendent « de voir pour y croire ». 

Ils étaient une centaine à fouler jeudi midi le parvis de l’hôtel de police. À Montbéliard, les fonctionnaires ne désarment pas… Photo Lionel VADAM

Jeudi midi à Montbéliard, ils se sont à nouveau mobilisés. Deux fois plus nombreux que la semaine dernière.



Dans l’échelle des sanctions prévues par le petit livre rouge à disposition du juge, il en coûte plus cher d’injurier un magistrat qu’un policier : six mois de prison et 7500 € d’amende au mal embouché qui outrage un fonctionnaire de police. Deux fois plus s’il s’en prend vertement à un magistrat ! Des deux professions, laquelle est la plus exposée aux insultes car, de jour comme de nuit, sur le terrain au gré d’un job souvent en état d’urgence ? La réponse s’impose comme une évidence !

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Le prix à payer pour avoir injurié un policier sera aligné sur celui de l’outrage à magistrat. « Pas trop tôt », estiment les gardiens de la paix qui dénonçaient la légèreté des sanctions « car ces peines maxi sont toujours appliquées par les juges a minima, comme si injurier un flic était sinon normal, du moins d’une affligeante banalité. Alors à quoi bon poursuivre… »

Cette mesure, parmi tout un arsenal de propositions lié à la sécurité publique, annoncée mercredi par Bernard Cazeneuve, va-t-elle convaincre les policiers en colère qui, depuis deux semaines, hors bannières syndicales, multiplient les rassemblements sur les parvis des commissariats de France ?

« Le mal est plus profond »

Pas sûr. En Franche-Comté, les policiers montbéliardais furent les premiers à ouvrir le bal contestataire par une nuit de la semaine dernière. Jeudi midi, ils remettaient le couvert. Avec le soutien de leurs collègues de la municipale, de l’école de police et de la pénitentiaire. Et même des chauffeurs de bus et des pompiers.

« Le gouvernement fait mine de découvrir la misère de nos locaux, la pénurie de nos moyens. C’est désolant… », lâche un policier de la tenue. « Pour apaiser le malaise, on nous promet des gilets pare-balles, des fusils-mitrailleurs », ajoute un autre. « On attend de voir car des gilets on en dispose. Le mien date de 2003. Tous les cinq ans, il doit être changé. Il ne l’a jamais été. Il ne retient ni une balle, ni un coup de couteau. »

À vrai dire, les gilets, les policiers s’en fichent un peu.

« Carrément même. Le mal est plus profond », assure un gardien. « Avec les affaires traitées qui ne trouvent pas l’écho judiciaire mérité, une haine antiflic qui persiste même si la majorité de la population soutient notre mouvement, les tâches indues qui polluent notre véritable mission de sécurité publique… ».

Bref...

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