samedi 26 novembre 2016

Jugé pour harcèlement téléphonique à Bordeaux : il appelait jusqu’à l’Élysée

Un quinquagénaire était jugé hier pour des appels malveillants et des menaces.

Le tribunal a condamné le quinquagénaire à un an de prison dont six mois ferme.

Il voulait seulement être entendu. Dénoncer un crime dont il aurait été témoin en prison. Prêt pour ce faire à remuer ciel et terre. À téléphoner en haut lieu. À écrire au président de la République et à ses conseillers.



Un quinquagénaire était jugé hier par le tribunal correctionnel pour des appels téléphoniques malveillants et des menaces proférées contre des personnes chargées d'une mission de service public.

Ses interlocuteurs n'étaient autres que la directrice de l'administration pénitentiaire et des conseillers auprès de François Hollande.

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Altération du discernement

D'abord courtois, les appels - plus d'une centaine - tournaient vite au délire, aux obscénités, à l'insulte voire la menace.

Promettant de perturber un déplacement du président ou « une action médiatique », jurant « Ça va péter », « Vous allez vous souvenir de moi au 14 juillet ». « C'est inadmissible, ces éléments de langage ont été rajoutés », assure le prévenu.

Les experts ne s'accordent que sur son fonctionnement procédurier. Pour l'un, son discernement est aboli par une psychose paranoïaque, pour un autre, les troubles psychiques ont participé à une altération de son discernement.

C'est aussi l'avis du parquet qui requiert six mois de prison dont trois ferme et une obligation de soin.

Me Jonathan Cittone plaide la relaxe, estimant que son client « dégoupille quand il parle de cette affaire » et qu'il est irresponsable pénalement. Le conseil tire de sa manche un courrier écrit par le prévenu pour attirer l'attention sur les faits qu'il voulait dénoncer : au fil des lignes, l'écriture droite et serrée aux propos mesurés au recto se délie et fait place à des gribouillis et ratures dans lesquels le ton change.

L'avocat dénonce la débauche de moyens employés pour présenter le quinquagénaire devant la justice : géolocalisation en temps réel, ouverture d'une information judiciaire. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le quinquagénaire à un an de prison dont six mois ferme et l'a maintenu en détention.

Sud Ouest

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