samedi 21 janvier 2017

Blois - Il avait agressé un surveillant de prison

Un homme sujet à des troubles d’ordre psychiatrique a été condamné pour des violences commises sur un gradé de la maison d’arrêt de Blois.

L'agression s'est produite au moment de la distribution des repas aux détenus. - L'agression s'est produite au moment de la distribution des repas aux détenus. - (Photo archives NR)

Tribunal correctionnel de Blois

Bien des détenus relèvent de la médecine et non de la prison. Les professionnels de la justice et de l'administration pénitentiaire sont constamment confrontés à ces cas difficiles ballottés entre les maisons d'arrêt et les hôpitaux psychiatriques.


Exemple criant avec Teddy, jugé en comparution immédiate pour des violences commises sur un gradé de la maison d'arrêt de Blois.

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Les faits remontent au samedi 14 janvier à l'heure du déjeuner. L'incident éclate quand le détenu âgé de 31 ans force le passage. Il dit avoir vu une personne en civil qui n'avait rien à faire là.

Hallucination, invention de sa part ? Toujours est-il qu'il refuse d'obéir au premier surveillant qui lui ordonne de faire demi-tour, l'insulte puis lui jette au visage le contenu d'un verre d'eau. Il claque la porte de sa cellule si fort que la fermeture de sécurité s'enclenche. On lui demande alors de changer de cellule le temps de réparer la porte. Nouveau refus de Teddy qui se débat et frappe le premier surveillant au visage provoquant la chute de sa paire de lunettes.

Interrogé sur cet incident par la présidente Anne David, le prévenu conteste le coup au visage.

« On m'a parlé comme à un larbin. Je suis attaché à ma cellule »

« Quand on vous demande de réintégrer votre cellule, il faut obtempérer, vous le savez bien, vous n'en êtes pas à votre première incarcération » lui rappelle la présidente.

« J'ai eu peur à cause des cris, je n'ai pas frappé le surveillant, je l'ai repoussé. »

Présent dans la salle, le directeur de la maison d'arrêt, Christophe Reymond, explique que face aux détenus sujets à des troubles, les surveillants sont obligés de prendre des précautions supplémentaires. L'avocat de la victime, Me Jacques Sieklucki, ajoute que le jet du verre d'eau avait un caractère humiliant. « C'est une double atteinte à la fois à la fonction et à la personne. »

" C'est la justice qui doit se débrouiller avec lui "

Natif de Rochefort-sur-Mer (Charente-Maritime), Teddy a près de 30 condamnations à son casier. Sous curatelle, il perçoit l'allocation d'adulte handicapé. Il avait été incarcéré au lendemain de Noël après une précédente comparution immédiate. Le jeune homme assure avoir régulièrement travaillé et précise qu'il aimerait suivre une formation en lycée agricole.

Le substitut Christian Magret condamne ces actes graves mais ne cache pas son amertume en évoquant le parcours de Teddy dont la médecine ne veut plus entendre parler. « C'est la justice qui doit se débrouiller avec lui. » Le magistrat garde l'espoir de voir Teddy s'en sortir. « Quand on évoque avec lui la Charente-Maritime, l'ostréiculture et les roses trémières de l'île de Ré, son visage s'éclaire. »

En défense, Me Sandrine Audeval estime que la société a en partie raté sa mission avec Teddy, mais elle apprécie les propos du parquet qui rétablissent son client dans sa dignité. Elle plaide la relaxe pour le coup et les lunettes brisées.

Le tribunal a retenu une altération du discernement et a infligé trois mois ferme à Teddy, qui s'était déjà vu prononcer une obligation de soins lors d'un jugement précédent.

La Nouvelle République

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