mercredi 19 avril 2017

Etats-Unis : 37 ans après, le meurtrier du petit Etan condamné à 25 ans de prison

Après 37 ans d'enquête et deux procès, un jury de l'Etat de New York s'était finalement mis d'accord en février en désignant Pedro Hernandez comme le meurtrier du petit Etan Patz en 1979.

Cet homme aujourd'hui âgé de 56 ans a été condamné mardi à une peine minimum de 25 ans de prison. L'épilogue d'une des plus mystérieuses et traumatisantes affaires de disparition d'enfant que l'Amérique ait connue.

"Je ne vous pardonnerai jamais. Vous êtes le monstre de vos propres cauchemars", a lancé ce mardi le père d'Etan Patz au début de l'audience qui a vu l'homme jugé coupable de l'enlèvement et du meurtre de son fils être condamné à une peine minimum de 25 ans de prison.  

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Mi-février, après un second procès et neuf jours de délibérations, les jurés du tribunal de l'Etat de New York avaient désigné Pedro Hernandez, 56 ans, comme le meurtrier du petit Etan Patz en 1979. Ils l'avaient cependant jugé non coupable de meurtre avec préméditation.

C'était le 25 mai 1979 : Etan Patz, 6 ans, allait seul prendre le car scolaire à deux pâtés de maisons de chez lui, dans le quartier de Soho, à Manhattan, quand il a disparu. Le visage du garçonnet sera placardé partout, y compris pour la première fois sur les boîtes de lait vendues aux Etats-Unis. Un Centre des enfants disparus sera également créé. Il deviendra international par la suite.

Pedro Hernandez, 18 ans à l'époque, travaillait dans une épicerie près de l'arrêt de bus. Plus de trente ans après le faits, il avait fait des aveux à la police en 2012, même si ceux-ci ont été contestés par la défense. L'affaire était particulièrement délicate à prouver pour l'accusation et à trancher pour les jurés. Malgré des années d'enquête, rien n'a en effet jamais été retrouvé du petit garçon. En l'absence de toute preuve et de tout témoin, Etan n'a ainsi été déclaré officiellement mort qu'en 2001, soit 22 ans après sa disparition.

Des aveux qui pourraient avoir été soutirés par la police

Un premier procès de quatre mois s'était terminé par une annulation en mai 2015. Après trois semaines de délibérations, l'unanimité requise s'était avérée impossible, l'un des 12 jurés refusant de suivre ses pairs et de déclarer coupable Pedro Hernandez. Lors des audiences de ce second procès, l'accusation avait de nouveau mis en avant les aveux de Pedro Hernandez à la police. Dans sa confession, il avait déclaré avoir attiré l'enfant dans le sous-sol de l'épicerie, l'avoir étranglé, mis son corps dans un sac plastique, le sac dans un carton, avant de jeter le tout dans une poubelle.

Mais la défense, représentée par l'avocat Harvey Fishbein, avait réaffirmé que ces aveux lui avaient été soutirés de force et que les confessions faites par ailleurs à des amis étaient trop vieilles et trop vagues pour être valables. Les avocats de Pedro Hernandez avaient aussi invoqué, témoignages de docteurs à l'appui, des troubles de la personnalité qui lui feraient confondre fiction et réalité

L'accusé pourrait faire appel pour un troisième procès

Après avoir demandé  à réécouter l'enregistrement des aveux du suspect, les jurés avaient donc fini par trancher en faveur de l'accusation, une décision visiblement difficile pour certains.
Même si le procureur s'était félicité de l'issue d'un dossier qui était "le plus vieux et le plus douloureux des crimes non résolus" de la ville, l'affaire pourrait encore rebondir : dès la sortie de l'audience mi-février, Harvey Fishbein avait évoqué des "problèmes de droit substantiels" apparus pendant le procès. "Nous allons faire appel", avait-il assuré, "nous pourrions bien être de retour une troisième fois".

LCI

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