mardi 20 février 2018

Perpignan : après le blocage, les sanctions pleuvent sur les personnels pénitentiaires

Lancé au national le 15 janvier dernier, le mouvement social avait duré deux semaines.

Perpignan : après le blocage, les sanctions pleuvent sur les personnels pénitentiaires

Surveillants, agents administratifs, effectifs techniques, personnels en arrêt maladie… Les fonctionnaires du centre pénitentiaire de Perpignan sont à nouveau en émoi.



Un mois après le blocage de l’établissement lié à une contestation nationale, les sanctions commencent en effet à s’abattre, n’épargnant quasiment personne. « La direction enchaîne les travers pour essayer de nous faire payer coûte que coûte le mouvement le plus dur de la région », tempête Johann Reig, délégué départemental de l’Ufap-Unsa Justice.


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Un porte-parole en colère hier à l’instar de Frédéric Jenot de FO Pénitentiaire et de Stéphane Quintin pour la CGT. Plus de 400 retenues sur salaire Les responsables dénoncent plus de quatre cents retenues sur salaire localement distribuées à ce jour. Les premières à être tombées concernaient le début de la grève. « Alors même que l’administration centrale avait décidé que rien ne devait être décompté à personne avant le 20 janvier, le directeur de Perpignan a contourné cette directive en tentant de doubler l’addition pour certains de nos collègues », détaille Johann Reig, qui est aussitôt monté au créneau. « On était les seuls en France à être traités de cette manière. Une méthode totalement acharnée, disproportionnée », juge-t-il, rappelant que le débrayage des surveillants répondait à une insécurité derrière les barreaux devenue « intolérable ».

Allusion faite à ces agressions à répétition qui avaient successivement éclaté dans plusieurs centrales de l’Hexagone. « Des revendications légitimes », qualifie ainsi le représentant syndical qui obtient gain de cause sur la première salve de sanctions. La deuxième est en pourparlers.

Cette fois, elle touche les personnels administratif et technique, une trentaine de personnes, « qui n’avaient rien à gagner à participer à notre mouvement. Elles étaient juste empêchées de rentrer par les manifestants, les CRS et parfois même sommées par la direction de ressortir pour des raisons de sécurité. En étant ponctionnées d’un trentième de leur salaire fois cinq jours, on leur inflige la sanction la plus lourde parmi celles ordonnées chez nous. Elles font l’objet d’une énorme injustice », fustige-t-il.

Très cher payée

Cette « punition », Frédéric Jenot la chiffre à environ 500 euros par personne, « le trentième du salaire » correspondant à une ponction de 80 à 100 euros nets. « La hiérarchie locale ne voulant rien savoir, nos organisations négocient donc directement avec le ministère », veille-t-il, espérant que les tractations aboutissent vite. Pour ces employés, mais également pour « les collègues qui étaient en arrêt maladie pendant le mouvement et sont également sanctionnés », poursuit-il, inquiet. Les prélèvements sont prévus sur la paie du mois de mars.

« Des horaires truqués »

Des bulletins que certains surveillants risquent aussi de voir tronqués. Notamment, « ceux qui ont pris leur service les 22 et 23 janvier après-midi. L’administration leur retire le trentième sous prétexte qu’ils sont rentrés en retard. Elle nous prend pour des demeurés et rajoute la mauvaise foi au mépris en affirmant que ce sont bien ses horaires truqués qui seront pris en compte », accuse Johan Reig. Lundi, il en a saisi la direction interrégionale. « L’Ufap-Unsa Justice lui demande de prendre contact avec les services de police, impartiaux, qui étaient présents devant la prison ces deux jours-là. Ils donneront confirmation des horaires de reprise de travail du personnel de l’établissement ».

En attendant, les syndicats ne lâchent pas prise. Envisageant le pire, ils préparent même ripostes et recours. « On en introduira en masse d’abord au niveau hiérarchique puis si cela ne suffit pas on ira au tribunal administratif », entrevoient-ils. Le nouveau bras de fer est engagé.

L'indépendant



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