dimanche 18 mars 2018

Après les jihadistes "revenants", comment faire face aux "sortants" de prison ?

Près de 500 condamnés pour faits de terrorisme et 1 500 détenus soupçonnés de s’être radicalisés en prison seront libérables d’ici 2020.


Les services anti-terroristes européens se préparent à la libération prochaine de centaines de condamnés pour faits de terrorisme islamiste qui ont purgé leurs peines.



Dans les mois et les années à venir, ces "sortants" vont s’ajouter, dans les listes de personnes à risques, aux suspects habituels : les "revenants" du jihad en Irak et en Syrie.

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"Nous attendons les premières sorties des condamnés pour faits de terrorisme pour le printemps de cette année", confie un responsable antiterroriste français, qui demande à rester anonyme.

"Ils représentent une menace potentielle, inquiétante et que nous prenons très au sérieux".

Condamnés en France, au cours de la précédente décennie, à de lourdes peines pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", ils sont environs 500, à être libérables d’ici à 2020. Quelque 1 500 prisonniers de droit commun soupçonnés de s’être radicalisés derrière les barreaux, viennent s’y ajouter.

La prison, "l’école du jihad"

"La perspective de voir sortir d’ici 2020 des centaines de détenus jihadistes, c’est vraiment un problème", assure Yves Trotignon, ancien analyste anti-terroriste à la DGSE. "Il faut avoir envers ces 'sortants’ la même attitude qu’envers les revenants de Syrie. Nous n’avons aucun moyen d’évaluer, pour ces 500 gars qui vont sortir, la dangerosité opérationnelle et surtout de savoir s’ils ont renoncé à l’idéologie du jihad".

"La seule solution est de commencer de suite à travailler sur les réseaux", ajoute-t-il. "Qui rencontre qui ? Qui téléphone à qui ? Qui tient tel propos ? Qui reçoit tel sms ?

"On dit souvent que la prison est l’école du crime, c’est aussi celle du jihad. C’est l’endroit où ceux qui sont un peu tangents vont se radicaliser, là où ils vont apprendre des choses de la part d’ancien détenus…"

"La filature d’un suspect, c’est 20 à 30 flics"

Surveillés, interrogés, jugés pendant les enquêtes puis les procès, les jihadistes pénétraient ensuite, en prison, "l’angle mort du renseignement" : le détenu était "perdu" pendant sa détention. "On ne savait pas qui il voyait, comment il se comportait, quels étaient ses projets", explique un membre de la DGSI.

Les autorités françaises ont ainsi doté en 2017 les agents du Bureau central de renseignement pénitentiaire (BCRP) de pouvoirs particuliers et les ont habilités à utiliser des techniques de surveillance jusque-là réservées aux policiers. Le but est désormais de maintenir le plus possible la continuité du renseignement

Cela permettrait de mettre en place des systèmes de surveillance adaptés à la sortie des profils à risque...

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