jeudi 19 avril 2018

Amants de Clairvaux. Prison ferme requise contre le détenu et la psychologue

Un détenu et une psychologue, tombés amoureux derrière les barreaux de la prison de Clairvaux et désormais mariés, étaient rejugés ce mercredi pour corruption, à Reims.

Amants de Clairvaux. Prison ferme requise contre le détenu et la psychologue

Les amants de Clairvaux sauront le 23 mai s’ils sont relaxés ou condamnés. Hier, devant la cour d’appel de Reims, un détenu et une psychologue étaient rejugés pour corruption et remise illicite d’objets. Leur tort : être tombés amoureux à la maison centrale de Clairvaux (Aube).



Elle, 36 ans, était employée en 2015 par la prison de Clairvaux en tant que psychologue. Parmi les détenus qu’elle suivait, il y a cet homme de 40 ans qui purge une peine de quinze ans de réclusion pour « enlèvement et séquestration suivis d’acte de torture et de barbarie ». Sa peine, si elle n’est pas aménagée, court jusqu’en 2027.

L’histoire d’amour dévoilée

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Au fil des rendez-vous, ils s’éprennent l’un de l’autre. De cet amour naîtra un enfant au printemps 2016, conçu derrière les murs de Clairvaux. Mais cet amour ne reste pas longtemps secret. Un surveillant surprend un baiser et l’histoire parvient aux oreilles du directeur. Après enquête, la justice poursuit la psychologue pour avoir introduit de la viande et une clé USB, à l’intérieur de la prison, à destination de son amoureux.

En première instance, le parquet avait requis quatre mois d’emprisonnement et l’interdiction d’exercer dans le secteur public pour elle. Deux ans ferme pour lui. Le tribunal, lui, les a relaxés : « Il ne fait aucun doute que la relation qui a existé et perdure […] est une relation amoureuse », écrit-il dans son jugement.

« Plein de préjugés »

Depuis le couple s’est marié, a eu un deuxième enfant. Mais ce mercredi, l’avocat général a requis six mois de prison ferme contre la psychologue (qui a démissionné de son ancien poste) et 15 mois ferme contre son mari (actuellement détenu à la maison centrale d’Ensisheim, dans le Haut-Rhin), pour la remise illicite d’objets. Il s’en est remis à la décision de la cour concernant le délit de corruption.

« Il est absolument invraisemblable qu’une psychologue ait une relation avec un détenu et se maintienne à son poste », a dénoncé Bruno Fayard, l’avocat général, évoquant une conduite contraire « aux règles déontologiques ».

« Ce dossier est plein de préjugés. Mais sur le droit pénal, il est vide. Toute cette affaire est née d’un surveillant qui était amoureux transi de ma cliente », assure l’avocat du couple, Me Jean-Christophe Basson-Larbi.

Ouest-france

L’avocat général a requis quinze mois de prison pour lui, six mois ainsi qu’une interdiction pendant cinq ans d’exercer toute fonction publique pour elle. Le jugement a été mis en délibéré au 23 mai.



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