mercredi 25 avril 2018

Fâché de rater le sport, le détenu tente d’étrangler un surveillant pénitentiaire au Havre

Incarcéré depuis 2011, l’homme de 30 ans purge deux peines criminelles. Fin mars, il a giflé un surveillant avant de poser ses mains sur son cou.


Inaugurant le box de la nouvelle salle correctionnelle du tribunal du Havre, C. conserve un silence total. Pas un mot.



À une exception : lorsque le procureur requiert à son encontre un an de prison ferme. « Sortez-moi de là ! », réclame le prévenu aux gendarmes composant son escorte.

Tout en s’agitant sur ses jambes, il tend ses poignets pour qu’ils lui passent les menottes. La présidente décide d’une pause dans ce dossier de violence sur un agent pénitentiaire.

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L’homme de 30 ans originaire de Dijon est grand et baraqué. Incarcéré depuis 2011, Cledael a été condamné en 2013 à neuf ans de réclusion par la cour d’assises du Gard pour « vol à main armée » et « tentative de vol à main armée », ainsi qu’à cinq années par la cour d’assises d’Eure-et-Loir pour « viol ».

« Après un nombre non négligeable de centres pénitentiaires » selon la présidente, il a été transféré à Saint-Aubin-Routot en juillet 2017. Il est décrit comme « un détenu calme ». Pour son avocat à l’audience, « il survit en détention par le sport. Il compte sur le sport pour préparer sa sortie ». Le 28 mars dernier, en début d’après-midi, un surveillant se présente à sa cellule pour emmener le détenu à l’activité sportive du jour. Il le trouve couché sur son lit.

L’agent repart. Vingt minutes plus tard, Cledael cogne à la porte. Le surveillant revient. Immédiatement, il lui colle une gifle. Les deux tombent au sol. Le prévenu tente d’étrangler le fonctionnaire. L’un de ses collègues à proximité intervient aussitôt. Un autre présent dans la coursive donne l’alerte. En commission de discipline, l’intéressé reçoit vingt-cinq jours d’isolement, dont dix-sept fermes.

« Ça lui est ensuite monté à la tête »

Au moment de frapper à la porte de sa cellule, il n’aurait voulu que demander à pouvoir se rendre au sport. « La première fois que le surveillant est venu, il n’a pas entendu. Il n’a pas toqué assez fort, reprocherait la défense. Ça lui est ensuite monté à la tête. »

Dans le box, Cledael conserve la tête basse. Le procureur déplore qu’il ne s’exprime pas. Comme ça a déjà été le cas en garde à vue et devant l’enquêteur de personnalité. Le parquet réclame que « le tribunal prenne en compte les angoisses du personnel pénitentiaire ». Six mois de prison ferme sont prononcés par les juges. « Il n’a eu aucune procédure depuis des années », a plaidé le conseil de Cledael. Tout en reconnaissant qu’il « a le sang chaud ».

Paris Normandie



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